Les Anglais de Toy sortent Songs of Consumption, un disque de reprises étonnantes, de The Stooges à Gainsbourg, et inventent au passage un futur synthétique à leur musique.
Paru en début d’année, Happy in the Hollow, son quatrième album, avait couronné Toy chef de file du néopsychédélisme mondial. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe anglais effectue un pas de côté aussi risqué qu’intrigant : se confronter à ses influences via huit réinterprétations envisagées comme des laboratoires sonores.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Interrogé par mail, le bassiste Maxim “Panda” Barron explique ainsi le choix des titres repris par son groupe : “On a lancé le projet et opté pour les premières idées qui nous sont venues en tête, à commencer par les artistes qu’on aime et écoute depuis très longtemps. Et on a fait en sorte que cette démarche spontanée se reflète dans le son.”
Pari réussi avec ces reprises piochées dans des univers très variés, du disco au folk en passant par le garage, et qui respirent l’amour porté par Toy à leurs maîtres à penser, de Soft Cell à John Barry. “C’est une exploration sonique, pas une façon de vouloir présenter de manière exhaustive nos influences. C’était très intéressant de réinterpréter ces morceaux d’un passé lointain avec la technologie qui est à notre disposition et de la confronter à une approche DIY avec enregistreurs à bandes et matériel analogique pour leur donner une certaine authenticité.”
https://www.youtube.com/watch?v=biVHf0Y3U1Y
En ouverture du disque, Down on the Street des Stooges s’offre ainsi une relecture synth punk minimale, rongée jusqu’à l’os et dénuée de guitares électriques. Cette cover donne le ton du projet : sombre, roboratif et puissant. Sixty Forty, piquée à Nico, prend ici des allures de comptine électronique lynchienne teintée de candeur.
Un peu plus loin, Toy prouve sa versatilité en transformant une ritournelle de bal un peu désuète, Always on My Mind, chantée à l’origine par le crooner B.J. Thomas, en petite bombe disco que ne renierait pas Donna Summer.
https://www.youtube.com/watch?v=khy_0BTIdmg
C’est finalement quand Toy colle davantage à l’original qu’il est moins éloquent, à l’image de la reprise trop sage de Lemon Incest, qui joue ici sur le terrain élégant mais un peu vain des Chromatics. Plus synthétiques, plus arides aussi, ces reprises ouvrent des perspectives d’avenir pour une formation en perpétuelle évolution qui semble loin d’être à court d’inspiration.
Songs of Consumption (Tough Love/Differ-Ant)
{"type":"Banniere-Basse"}