En attendant le déconfinement, le cavalier et son cheval Tsar poursuivent au quotidien leurs Entretiens silencieux.
A peine refermé son livre, D’un cheval l’autre, nous voici invitée à une représentation d’Entretiens silencieux, un beau matin ensoleillé, au Théâtre Zingaro. Seule, bien sûr, confinement oblige, alors que le spectacle était programmé dans le cadre du Festival d’Automne à Paris du 3 novembre au 30 décembre. Ce qu’il y a d’exceptionnel à ce spectacle, c’est qu’il donne à voir au public une chose précieuse à laquelle nous avons rarement accès. Le travail en amont, la répétition, ou plus précisément, selon les mots de Bartabas, “l’échauffement de l’animal, au même titre que celui d’un danseur”.
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A la fin de son livre, Bartabas clôt le chapitre consacré à Tsar, son partenaire unique dans le spectacle, par cette phrase programmatique : “Maintenant, simplement, je voudrais montrer un homme et un cheval qui, en silence, se cherchent, s’écoutent, s’apprennent.”
L’œil écoute
Tout est dit de ce qui se révèle à nos yeux sur la piste circulaire du Théâtre Zingaro où l’homme et le cheval entrent, côte à côte, pour quelques tours de piste. Un silence troué par les pas du cheval que l’on entend, comme en écho, par la mise en espace sonore réalisée par Manuel Poletti, de l’Ircam, à l’aide de micros placés sur Tsar. La variation des pas se fait ondes sonores.
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Hypnotiques, l’élégance et la grâce inouïes des jambes de Tsar exécutant des pas de danse évoquent les plus grandes ballerines. L’œil écoute, tout simplement, et perçoit jusque dans ses plus infimes détails la cadence du cheval, qu’accompagne avec une attention délicate Bartabas. Jusqu’à l’effacement, l’osmose assumée d’un pas de deux qui puise à la nuit des temps l’arc de son tempo.
Entretiens silencieux scénographie, conception et mise en scène Bartabas. Du 16 décembre au 3 janvier, Théâtre Zingaro, Aubervilliers
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