Alison Mosshart et Jamie Hince sont de retour avec une compilation de demos et de raretés inédites. Un disque indispensable pour les fans.
The Kills, c’est d’abord un nom qui frappe comme un coup de poing. Vingt ans que l’on attend fébrilement de recevoir la prochaine beigne du groupe avec l’exaltation d’un masochiste. The Kills fut, après The White Stripes et The Strokes, l’artisan du revival rock pur et dur qui marqua le tout début des années 2000. En cinq albums et quatre ep, Alison Mosshart et Jamie Hince se réinventèrent en Bonnie & Clyde du rock moderne, mitraillant le public à coups de riffs impeccables et tranchants dans un mélange empruntant au blues et au punk.
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Réfrénons nos ardeurs : si le duo est bien de retour, ce n’est pas avec un véritable nouvel album, mais avec une compilation d’inédits, de sessions live et de faces B créés entre 2002 et 2009 et remasterisés aujourd’hui. Le titre du disque, Little Bastards, est un clin d’œil au surnom de la boîte à rythmes Roland 880 que The Kills utilisait au début de sa carrière. C’est également un rappel du sort, parfois injuste, qui pousse certains enregistrements, pourtant réussis, à disparaître de la liste définitive des titres à la sortie d’un album.
Vingt ans d’une carrière incandescente
Bonne pioche, il aurait été en effet dommage de passer à côté de ces morceaux intimes, crus, presque vulnérables dans leur approche minimaliste. Mention spéciale à Raise Me, demo inédite datant du troisième lp, Midnight Boom (2008), et à l’envoûtant Love Is a Deserter, enregistré lors d’une session radio XFM, ainsi qu’à Baby’s Eyes, beau comme un titre perdu du Velvet Underground.
Notons également les interprétations toutes personnelles du groupe sur des classiques américains : Forty Four de Howlin’ Wolf, I Put a Spell on You de Screamin’ Jay Hawkins et Sugar Baby de Dock Boggs. Enfin, on pourra apprécier I Call It Art (La Chanson de Slogan), superbe reprise de Serge Gainsbourg et Jane Birkin, tirée de la compilation Monsieur Gainsbourg Revisited. Riffs implacables, voix sensuelle, tension électrique permanente pour un garage rock ténébreux, The Kills reste fidèle à son son et fête de la plus belle des manières les 20 ans d’une carrière incandescente.
Little Bastards Domino/Sony Music
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