Le magazine d’investigation consacre sa soirée au premier employeur de France et se penche le nettoyage en milieu hospitalier avant de s’intéresser aux petites mains du Service civique.
Saturation de certains services, pénurie de matériel… La crise sanitaire que nous traversons depuis le mois de mars a révélé le manque de moyens alloués à l’hôpital public. Beaucoup d’observateur·trices y ont vu l’héritage d’une succession de politiques libérales. Cette pandémie est en tout cas intervenue alors que les personnels soignants étaient engagés dans un vaste mouvement de grève et de mobilisation pour réclamer davantage de financements.
L’Etat, pourtant premier employeur de France (5 millions d’agents), n’a cessé de tailler dans ses budgets au fil des ans. Et pour faire des économies, les institutions publiques ont eu recours à davantage de sous-traitance, y compris dans le secteur de la santé. Au détriment de la vie des patient·es ?
Cadences effrénées, équipements défectueux, formation accélérée
Avant de s’intéresser aux petites mains du Service civique, les équipes de Cash Investigation ont enquêté sur le nettoyage hospitalier. Aussi appelé “bio-nettoyage”, il vise à éliminer les germes potentiels et, ainsi, à lutter contre les maladies nosocomiales – responsables de 4 000 décès par an.
Le résultat est édifiant : soumises à des cadences effrénées, les employé·es de l’entreprise de nettoyage Onet ne peuvent respecter les protocoles, doivent travailler avec des équipements défectueux (balais cassés, chiffons troués…), après avoir suivi une formation (trop ?) accélérée.
A la suite d’une série de décès dans les hôpitaux, certains pays européens comme l’Ecosse, l’Irlande ou encore le Pays de Galles ont fait marche arrière et ont mis fin à la sous-traitance du nettoyage. En 2017, des chercheurs d’Oxford ont révélé que les hôpitaux qui sous-traitaient ce service avaient un taux de maladies nosocomiales plus élevé de 15 %. Le débat émergera-t-il en France ?
Services publics : liberté, égalité, rentabilité ? de Marie Maurice, le 10 décembre à 21 h 05 dans Cash Investigation sur France 2