Pour sa 41e édition, le festival de cinéma nantais propose un panorama du cinéma noir américain, depuis les années 20 jusqu’à aujourd’hui.
Depuis 1979, le Festival des 3 continents se consacre aux cinématographies d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, dans le but de faire découvrir ou redécouvrir des réalisateurs et des films moins médiatisés. Pour cette nouvelle édition, l’évènement propose une rétrospective parmi « [l] es plus larges et variées proposées en Europe du cinéma noir américain », selon les mots de Jérôme Baron, directeur artistique du festival, à Ouest France. La programmation couvrira « près d’un siècle de cinéma en une quarantaine de titres », réunissant films de fiction, documentaires et courts-métrages.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
M. Baron ajoute : « Depuis l’élection de Barack Obama, on n’a jamais vu autant de films noirs américains. Ça a décomplexé beaucoup de choses. » L’obtention de l’Oscar du meilleur film en 2017 par Moonlight de Barry Jenkins et le succès mondial de Black Panther, sorti par les studios Marvel en 2018, n’est selon lui pas un hasard : « On s’est dit que c’était le bon moment pour regarder dans le rétro. Et c’est aussi un clin d’œil à notre festival : en 1979, pour la première édition des 3 Continents, Serge Daney, le critique des Cahiers du cinéma, avait déjà construit une petite rétrospective sur le même thème. »
Une « approche archéologique » du cinéma noir américain
Ce « livre noir », comme le festival le décrit, propose « une approche archéologique ». « On a voulu montrer à quel point il existe des regards variés : chacun empoigne ces revendications – universelles, pas forcément des histoires de Noirs – à sa manière. Tous s’éclairent les uns les autres par le rapprochement entre eux », continue Jérôme Baron.
La rétrospective propose un focus sur la « blaxploitation », courant culturel et social du cinéma du début des années 70 qui a revalorisé l’image des Afro-Américains avec des rôles de premier plan et non seulement de faire-valoir. Dans la programmation, accessible ici, on retrouve des copies rares de films voire des inédits en France – parmi eux, Nothing But a Man de Michael Roemer (1964), le « film préféré de Malcolm X » selon le directeur artistique, mais également Birthright d’Oscar Micheaux (1939) ou encore Fieldwork Footage de Zora Neale Hurston (1928), très court film que l’anthropologue a réalisé avant de devenir romancière.
Le festival fait également venir quatre réalisateurs du cinéma noir américain, qui présenteront notamment leurs films : Charles Burnett, membre du jury du festival cette année (il a notamment réalisé Killer of Sheep en 1977), Ben Caldwell, Larry Clark et Fronza Woods.
Le Festival des 3 continents se déroule du 19 au 26 novembre dans les cinq cinémas nantais (Katorza, Cinématographe, Concorde, Gaumont).
>> A lire aussi : Toronto 2 : deux films afro-américains font événement
{"type":"Banniere-Basse"}