Samedi 16 novembre à Paris, un manifestant Gilet jaune a reçu une grenade dans l’œil, dont il a perdu l’usage depuis. Sa compagne a témoigné de sa “révolte” au micro de France 2.
“Dans son malheur il a eu la chance que la cartouche n’explose pas à l’impact, parce que sinon, ce n’était pas un œil qu’il perdait”. Séverine, la compagne de “Manu”, 41 ans, le Gilets jaune blessé samedi 16 novembre à Paris par un tir tendu de grenade, est dévastée. Elle a témoigné au micro de France 2 de sa “révolte”, ce 19 novembre : “J’ai vu la cartouche lui arriver directement dans l’œil. On n’a pas eu le temps de réagir. Et tout de suite après le sang qui gicle. Je suis en colère, je suis révoltée, je prends ça pour de l’injustice. Je ne comprends pas comment, en se levant le matin, en voulant juste montrer notre mécontentement pacifiquement, on perd un œil”.
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🗨 "Je ne comprends pas comment on perd un œil en allant manifester pacifiquement pour espérer vivre mieux."
🗣 Le témoignage de Séverine, compagne du #giletjaune blessé samedi à #Paris.#18h pic.twitter.com/ESlqCvAJw4
— Info France 2 (@infofrance2) November 19, 2019
“On a visé la foule, là où il n’y avait pas de danger”
Manuel, son compagnon blessé, a lui aussi témoigné au micro de BFMTV le 19 novembre. Il insiste sur le fait qu’il n’y avait pas d’émeute à l’endroit où il se trouvait, et qu’il ne représentait pas une menace : “Je sais pas si on m’a visé, mais on a visé la foule, là où il n’y avait pas de danger”.
💬 "Je sais pas si on m’a visé, mais on a visé la foule, là où il n’y avait pas de danger"
Manuel, le gilet jaune qui a perdu l'usage de son œil après un tir de grenade lacrymogène, témoigne ⤵ pic.twitter.com/zzhhQrvZFd
— BFMTV (@BFMTV) November 19, 2019
Son avocat a indiqué vouloir porter plainte pour plusieurs motifs, notamment pour « violences volontaires avec arme et en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation permanente ». Ainsi que pour « violation de liberté individuelle » à l’encontre du préfet de police de Paris, Didier Lallemant, pour avoir autorisé l’usage de lanceur de grenades 56 mm.
Comme nous l’expliquait le chercheur au CNRS Sébastian Roché, “Il est certain que les forces de police ont une interprétation assez distendue de l’ensemble des règles qui leur sont normalement imposées. […] Il y a tellement de violations évidentes des règles du maintien de l’ordre et de l’usage des armes, que la situation est inédite par son ampleur. […] Les yeux n’ont pas une très grande valeur pour le gouvernement. Par comparaison, en Espagne, où quatre personnes ont perdu les yeux, la Catalogne a interdit l’usage de l’équivalent des LBD.”
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