Après ne pas avoir obtenu gain de cause en décembre dernier auprès du réalisateur et de la distribution pour repousser la date de sortie de « Grâce à Dieu », la défense judiciaire du père Preynat a déposé vendredi un recours contre François Ozon.
Le 20 février prochain doit sortir Grâce à Dieu, le nouveau film de François Ozon qui rassemble au casting Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud. Le long-métrage raconte la naissance de l’association « La Parole Libérée », fondée par d’anciens scouts lyonnais ayant dénoncé les agissements du père Bernard Preynat, mis en examen depuis janvier 2016 pour agressions sexuelles mais dont le procès n’a toujours pas eu lieu.
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Un film sensible qu fait réagir la défense du père Bernard Preynat. Déjà en décembre, Frédéric Doyez, l’un de ses avocats, avait demandé à François Ozon et Mars Film (distributeur) de reporter la date de sortie. Faute d’avoir obtenu gain de cause, c’est maintenant un recours qui vient d’être déposé à la justice (le 1er février dernier) par l’autre avocat Emmanuel Mercinier. « Si aujourd’hui on commence à autoriser des films portant atteinte à la présomption d’innocence de personnes qui ne sont pas encore jugées, on ouvre une brèche extrêmement dangereuse.« , a-t-il déclaré à l’AFP .
La présomption d’innocence comme motif du recours
Emmanuel Mercinier met en cause notamment la bande-annonce : « Il suffit de voir la bande-annonce, disponible en ligne, pour constater que le père Preynat apparaît à la 2e ou 3e seconde, qu’il est cité ou désigné à 13 reprises durant la première minute, et qu’il est présenté comme coupable des faits pour lesquels il est actuellement poursuivi. Or, la loi interdit de présenter comme établie la culpabilité d’une personne avant qu’elle soit jugée ». L’autre argument de la défense est la présomption d’innocence, alors que le tribunal correctionnel de Lyon doit rendre son verdict le 7 mars prochain, soit plus de deux semaines après la sortie du film. La défense reproche alors à François Ozon de « surfer sur l’actualité judiciaire« .
Début janvier, l’archevêque de la ville de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, a comparu devant la justice avec cinq autres personnes pour « non dénonciation » des agissements du prêtre Bernard Preynat. Le cinéaste François Ozon a par ailleurs été mis en demeure par Régine Maine, ancien membre du diocèse de Lyon et l’une des cinq personnes qui ont accompagné Philippe Barbarin, pour qu’il retire leurs noms du film. François Ozon a déclaré s’être reposé « sur des sources » pour la réalisation de son long-métrage.
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