Dans “Le peuple et le président”, paru ce jeudi aux éditions Plon, le chef de l’Etat livre son ressenti face à la crise que traverse le gouvernement depuis maintenant trois mois.
Un « gigantesque échec collectif », voilà ce que traduit la crise dans laquelle est plongée la France depuis le mois de novembre, d’après le président de la République. Début janvier, alors que le mouvement des « gilets jaunes » battait son plein, Emmanuel Macron a accordé une longue interview à deux journalistes, que l’on retrouve ce jeudi 22 février dans Le peuple et le président.
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Dans cet ouvrage écrit par Cécile Amar et Cyril Graziani dans le but de raconter « ces Françaises et ces Français qui ont occupé les ronds-points, ont manifesté tous les samedis (…) », le président de la République avoue avoir sous-estimé la crise qu’il imaginait comme « plus faible que la plus petite mobilisation contre la réforme de la SNCF ».
📚I Le peuple et le président, de Cécile Amar et Cyril Graziani. A ma connaissance, le premier essai journalistique sur cette séquence #GiletsJaunes #compol pic.twitter.com/eOGCF0LenF
— Thierry Herrant (@thierryherrant) February 21, 2019
« C’est nous qui devons avoir honte »
Emmanuel Macron revient sur certains de ses échecs, comme la fois où, en novembre 2018, il annule une rencontre avec des « gilets jaunes » organisée par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. S’il se justifie à posteriori en déclarant que cela « aurait seulement affaibli l’exécutif », il semble tout de même se remettre en question : « Beaucoup de gens avaient honte de leur vie, de ne pas parvenir à s’en sortir malgré leurs efforts. C’est nous qui devons avoir honte », déclare-t-il.
« Les journalistes aussi doivent » faire leur « mea culpa »
Le chef d’Etat estime qu’il est en partie responsable de cet « échec collectif » mais précise : « j’ai encore trois ans pour changer cela ». Déplorant la solitude du pouvoir et le manque de soutien face à cette crise, il accuse les médias d’avoir participé à la destructions « des corps intermédiaires ». Il déclare : « Il n’y a plus aucune reconnaissance de la représentation ni hiérarchisation du point de vue » avant de poursuivre : « J’ai fait mon mea culpa. Mais les journalistes aussi doivent le faire ».
“Ils me tueront peut-être d’une balle, mais jamais d’autre chose”
Ce mépris des corps intermédiaires avait pourtant été reproché au gouvernement avant même qu’éclate le mouvement des « gilets jaunes ». En cause notamment, le fait que l’exécutif ne prenne pas en compte les propositions faites par les partenaires sociaux et, plus globalement, les corps intermédiaires. Mais Emmanuel Macron ne semble pas prêt à abandonner. En privé, il déclare à ses proches : « Ils me tueront peut-être d’une balle, mais jamais d’autre chose ».
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