Rubrique hebdomadaire du 20 au 26 février
Sur la voie royale, d’Elfriede Jelinek, mise en scène Falk Richter.
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L’écriture de la pièce d’Elfriede Jelinek a commencé la nuit même de l’élection de Donald Trump, nouvel Ubu roi élu démocratiquement… De ce texte corrosif, Falk Richter crée un jeu de massacre aux allures de péplum trash et de reality show obscène. « La vulgaire auto-mise en scène trumpienne fournit une rampe de lancement parfaite pour la parodie de Jelinek, écrit Rita Thiele dans le programme du théâtre de Hambourg où la pièce a été jouée. Cela étant, le rire, la peur et l’impuissance s’entremêlent dans cette pièce, car la victoire électorale de Trump marque un changement d’époque qui ne se fait pas seulement sentir en Amérique mais dans le monde entier. » Primé meilleur spectacle de l’année en 2018 par la revue Theatre Heute en Allemagne, Sur la voie royale se joue en allemand surtitré en français, du 20 au 24 février à l’Odéon Théâtre de l’Europe.
Botero en Orient, chorégraphie Taoufiq Izeddiou
« Je n’aime pas le terme ‘gros’, dit le peintre et sculpteur Fernando Botero. Je préfère dire ‘volumétrique’. Mes femmes ont des poignets très fins, des souliers tout petits. Le volume est une exaltation de la vie, de la sensualité. » On comprend que le chorégraphie Taoufiq Izeddiou adhère totalement à ces propos, au point d’en faire jaillir « une idée folle et utopique à la fois, le désir de danser et de faire danser sept lutteurs de sumo pour une pièce en danse contemporaine. Ce désir difficile à réaliser m’a emmené à constituer une troupe de danseurs avec l’opulence comme constante du groupe en mouvement. » Mais l’opulence n’est pas la seule thématique de ce Botero en Orient présenté au Tarmac du 20 au 22 février : comptent aussi la volonté de dénoncer l’énormité de l’horreur dans l’enfer d’Abou Ghraïb. Et Taoufiq Izeddiou d’ajouter : « L’Orient d’où je viens est celui des peintures d’Abu Ghraïb de Botero. Faire de la danse, c’est faire de la politique, d’ici et de mon arène, la scène ! »
The Great Tamer, chorégraphie Dimitris Papaioannou
Découvert au festival d’Avignon en 2017, The Great Tamer de Dimitris Papaioannou est programmé du 21 au 23 février dans le cadre d’Escales Danse au Théâtre des Louvrais, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise. Une chorégraphie qui explore une thématique archéologique : « Il s’agit de creuser et d’enterrer, puis de révéler des actions métaphoriques pour parler de l’identité, du passé, de l’héritage et de l’intériorité subconsciente. » Nourrie de la peinture classique, The Great Tamer s’inspire aussi des figures du cirque traditionnel, de l’acrobate au clown. Comme un songe éveillé qui distord le temps, les corps et la frontière entre illusion et réalité.
Rien ne se passe jamais comme prévu, de Kevin Keiss, mise en scène Lucie Berelowitsch
C’est après une lecture musicale de Jules et Jim avec Niels Schneider et Camélia Jordana que la metteuse en scène Lucie Berelowitsch a eu envie de les réunir à nouveau. C’est chose faite avec Rien ne se passe jamais comme prévu, créé du 26 au 28 février à la Comédie de Caen. Ce conte musical contemporain librement adapté de L’Oiseau de feu de Stravinsky réunit sur le plateau, autour de Niels Schneider et de Camélia Jordana, quatre comédiens qui forment la famille au sein de laquelle tout commence…
Dansfabrik, festival de Brest
Des créations et des accueils de spectacles : le festival Dansfabrik du Quartz de Brest (du 25 février au 2 mars) aime la diversité des formes proposées. Outre un focus sur le Liban qui réunit Yalda Younès, Khyam Allami et Ali Chahrour (voir l’article de Philippe Noisette dans les Inrockuptibles du 20 février), on pourra découvrir le spectacle de la chilienne Carolina Cifras, Peso Muerto (Dead Weight) dans le cadre de Constellations. Un spectacle engagé, premier volet de The Entropy Project, « une enquête sur la mort questionnant comment le système économique actuel laisse les populations périr ». Ou encore l’Encyclopédie pratique, 41 rue Charles Berthelot (activation) et Encyclopédie pratique, 41, rue Lécuyer (film), de Lenio Kalkea, un projet issu de sa rencontre avec les habitants d’Aubervilliers pour collecter leurs pratiques. Très attendu aussi, la création de Volmir Cordeiro et Marcela Santander Corvalan, Epoque with a movie and a song. On ne citera pas tout le monde, tant le programme est dense. Il faut y aller, voilà tout !
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