L’insulaire Joseph Kabris a inspiré à l’historien Christophe Granger une fascinante “biographie sociologique”, prix Femina 2020 de l’essai.
C’est l’histoire extraordinaire d’une vie qui le fut tout autant. A la fin du XVIIIe siècle, Joseph Kabris, jeune marin bordelais, s’échappe de son baleinier pour s’installer sur l’une des îles Marquises, Nuku Hiva. Apprenant les us et coutumes d’une tribu qui pratique le cannibalisme, il en devient un guerrier redouté avant d’être capturé par les Russes, arraché à sa femme et ses enfants.
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Revenu en Europe, il devient une légende, raconte ses péripéties vécues en ce monde qu’il s’est tatoué sur tout le corps. Il vit dans une roulotte, comme une bête de foire ; la foule vient écouter ses récits inouïs.
Les 500 pages de ce livre remarquable, prix Femina 2020 de l’essai, ne se contentent pas de raconter une existence hors du commun. Si Granger a la conviction qu’une vie n’échappe jamais aux institutions et à la société de son temps, quoi de plus exemplaire en matière de libre arbitre, de liberté singulière, de destin choisi que la vie de cet homme qui fit fi de toutes les conventions, se réinventa sans cesse, s’adapta toujours ? Une enquête passionnante qualifiée par son auteur de “biographie sociologique”.
Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie, 1780-1822 (Anamosa), 512 p., 26 €
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