La reprise est un art dans lequel excelle le groupe de Nashville emmené par Kurt Wagner.
Alors que la pandémie s’apprête à submerger l’Occident, au mois de décembre 2019, Kurt Wagner propose à ses camarades de Lambchop une aventure express en studio. L’objectif : enregistrer six reprises, une choisie par chaque membre du groupe, qui se charge aussi d’en diriger la session. Ainsi, Reservations de Wilco se rallonge de quelques minutes pour prendre davantage d’ampleur expérimentale et caverneuse, la country tranquille de Where Grass Won’t Grow, jadis popularisée par George Jones, impose une rythmique plus blues, plus insidieuse.
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S’approprier des chansons sans en altérer l’essence
Empruntée aux Mirrors, groupe de l’Ohio actif durant les années 1970, Shirley distille ses tonalités velvetiennes. Si Golden Lady de Stevie Wonder perd son groove originel, elle préserve toute la ferveur de sa déclaration d’amour. En revanche, les garçons de Lambchop jouent le jeu des filles des Supremes : les tempos sautillants désamorcent les cœurs brisés sur Love Is Here and Now You’re Gone.
Dans le rôle de Diana Ross (!), Kurt Wagner s’en sort avec les honneurs. La conclusion, un inédit de Yo La Tengo écrit par le bassiste James McNew, Weather Blues, prouve la faculté de Lambchop à s’approprier des chansons sans en altérer l’essence. Et c’est très beau.
Trip (City Slang/PIAS)
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