Les nouvelles aventures du justicier Marvel, “The Punisher”, gagnent en humanité ce qu’elles perdent en acuité politique.
La première saison de “The Punisher” dissimulait, derrière ses oripeaux brutaux et virilistes, une réflexion sur le fond de violence qui travaille les institutions américaines. Chevillée au corps d’un ex-marine aux méthodes expéditives, elle opérait une déconstruction physique, politique et symbolique de la figure du super-héros, exposant au spectateur sa part d’ombre et, à travers elle, les ambiguïtés guerrières de l’Amérique contemporaine.
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Après avoir vengé le meurtre de sa famille, Frank « The Punisher » Castle s’était vu accorder une grâce totale et une nouvelle identité. Un soir, il sauve une ado des griffes d’une bande de tueurs. Au même moment, son Némésis Billy Russo s’échappe de l’hôpital. Débarrassé de sa raison d’être initiale, le personnage est tiraillé entre deux voies, celle de la reconstruction d’une humanité et celle d’une nouvelle quête sanglante. En empruntant les deux de front, il gagne en empathie ce qu’il perd en densité psychologique.
Un bras armé plus ou moins toléré
Le vétéran endeuillé n’est plus tant le symptôme d’un pays qui ne parvient pas à gérer les conséquences de sa violence d’État que son bras armé plus ou moins toléré, et le positionnement de la série envers les actes qu’elle met en scène devient plus flou.
L’idée la plus pertinente de ce thriller d’honnête facture s’incarne dans les nouveaux apôtres de Billy Russo, anciens militaires recrachés du conflit dans un état de délabrement psychologique avancé. Incapables de raccrocher les armes et prêts à embrasser l’idéologie la plus sinistre pour crier leur rage à une société qu’ils n’arrivent plus à habiter, ils constituent une armée de Punishers en puissance, prête à s’embraser à la première étincelle.
The Punisher de Steve Lightfoot, avec Jon Bernthal et Ben Bernes. Saison 2 actuellement sur Netftix
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