Le quintette originaire de Brighton poursuit son voyage entre ombre et lumière et élargit sa palette instrumentale.
À l’image de Left Myself Behind, véritable déclaration d’amour éternel au Krautrock, la discographie des Anglais n’en finit pas de s’allonger. Avec ce premier single, paru en 2011, Toy posait déjà les bases d’une série d’albums où allaient s’entrechoquer le pouls motorique de la kosmische musik, la puissance sonique du shoegaze, les effluves du rock psyché et les éclats de la pop eighties. Huit ans plus tard, après un léger changement de personnel – Max Oscarnold des Proper Ornaments a récupéré la place d’Alejandra Diez derrière les claviers en 2015 – et une signature sur Tough Love Records pour un nouveau départ, le groupe paraît bien déterminé à sublimer sa formule initiale.
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Entre accélération et décélération
En comparaison avec les morceaux progressifs que Toy produit depuis ses débuts, le quatrième album des Brightoniens, Happy in the Hollow, oscille entre accélération et décélération. Il se muscle d’entrée de jeu sur Sequence One, ralentit la cadence et s’étire au fil des morceaux dans un joli trip aérien. A quelques occasions, il relance toutefois le bpm, comme sur le nerveux Energy et sur Mechanism, où l’influence marquante de Neu! est ostensible. Alors que les lignes de basses, désormais si caractéristiques de Maxim “Panda” Barron, semblent s’enfoncer dans un brouillard, la voix douce de Tom Dougall, à la fois rassurante et inquiétante, se révèle comme le seul point de repère d’un ensemble ombrageux en mutation perpétuelle.
Si le son de Toy reste fidèle aux premiers enregistrements du groupe, il se nourrit de nouvelles trouvailles et gagne en profondeur pour permettre aux cinq garçons d’affiner l’identité sonore qu’ils développent au fil des albums. Ici, l’ajout de boîtes à rythmes amplifie la rythmique qui leur est chère et les boucles de synthés analogiques décuplent l’aspect électronique des compositions (le très DAF Jolt Awake).
« Folk Psychédélique »
En contrepoint, les guitares acoustiques sont nettement mises en avant et témoignent d’une propension folk psychédélique (Last Warmth of the Day, Charlie’s House et l’excellent The Willo) encore peu affirmée jusqu’ici. Entièrement composé, enregistré et mixé par le groupe lui-même, en parfaite autonomie, Happy in the Hollow offre au quintette l’espace d’expression nécessaire à leur longévité. Libéré de toute contrainte, Toy signe un disque sophistiqué où il assouvit ses passions à l’aide de compositions en clair-obscur. Preuve que les Anglais sont encore loin de s’arrêter.
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