Un premier long en milieu hospitalier dont la justesse descriptive est affaiblie par un scénario trop ficelé.
Le film de médecin est-il devenu le nouveau genre populaire du cinéma français ? Probablement, si l’on en croit le succès de l’un de ses plus actuels représentants, Thomas Lilti, qui, depuis Hippocrate, a fait de son expérience de toubib la matière première de ses longs métrages. David Roux n’a, lui, jamais passé le concours, mais les blouses blanches et les seringues lui sont familières. C’est au contact de son père et de son frère, tous deux médecins, que le réalisateur a élaboré son premier film, nourri d’un deuil récent.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
On y suit Simon (Jérémie Renier, très bien), pneumologue forcément acharné et solitaire, confronté à la grave maladie de sa mère (Marthe Keller), admise dans l’hôpital où il travaille. A l’instar de Lilti, c’est en se dissimulant derrière la connaissance du milieu qu’il ambitionne de dépeindre que David Roux conduit son film, du moins au début.
Mais expertise documentaire ne rime pas nécessairement avec justesse, et ici tout – des gestes précis des soignants à la caractérisation des patients en passant par la fausse bonne humeur qui règne dans les couloirs immaculés – sent bon le scénario trop calibré. Pourtant, il suffira à Simon d’enlever son uniforme de médecin et de se pencher au chevet de sa mère pour qu’une vérité (autobiographique) jaillisse. C’est là, enfin, à travers la chronique sensible d’une famille, que L’Ordre des médecins parvient à se défaire de son corps étriqué.
L’Ordre des médecins de David Roux (Fr., Bel., 2019, 1 h 33)
{"type":"Banniere-Basse"}