Suite poussive et bancale.
Le fil sur lequel se tient la franchise Kick-Ass est fragile : établir une structure classique de film de superhéros sur sa propre parodie, où l’héroïsme est à la fois hors-champ (objet de désir des personnages) et central (produit miraculeux du hasard). L’agilité qui avait permis au premier volet de maintenir cette schizophrénie, et même de poser les bases d’un revenge movie à sa suite, fait défaut à cette dernière.
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Blockbuster le plus bancal de l’année, Kick-Ass 2 est emblématique d’une culture de l’instantané, cinéma amnésique où aucun parti pris comique, dramatique, ou même visuel, ne s’engage sur la durée. Il voudrait être un peu tout à la fois : quand il se pique d’un très sérieux premier degré, il n’offre qu’une version surgelée des dilemmes archétypaux du genre superhéros, référencé Spider-Man (dont l’oncle Ben se trouve ici cloné) ou Batman (deuil parental, mythe de la batcave) ; quand la paresse le reprend, il se contente d’en être une fainéante caricature.
Bêtement satisfait par son recueil de mauvais sketches, le film se passe de toute problématique, convaincu que la “normalité” de ses personnages suffit à les priver de substance : antihéros que, malgré son apparente bonté d’âme, il regarde avec le plus grand dédain.
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