L’irrésistible voix soul de la pianiste américaine infuse son premier disque, lancé comme un sortilège.
Depuis son premier concert parisien, il y a cinq ans, Sarah McCoy, ogresse orgiaque qui avale le monde et le recrache en soul rauque, sorcière punk qui éructe et susurre son blues sauvage, son jazz primal capable de dresser tous nos poils au garde-à-vous, hante nos âmes jusqu’à l’obsession. C’est peu dire, alors, qu’on attendait d’un cœur ferme son premier disque, ce miracle : Blood Siren.
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« Sortilèges démoniaques »
Avec ses treize sillons, ses treize chemins cabossés, la magicienne ensanglantée, au grain proche d’Amy Winehouse ou Billie Holiday, sublime nos espoirs les plus fous pour s’immerger dans la grâce. Loin de l’auréole, pourtant, le chant de Sarah, en démesure et en dentelles, se pare de sortilèges démoniaques. Sa voix aux mille reliefs, organique et éthérée, de flamme et d’eau, jaillit au creux d’arrangements minimalistes : boucles de piano, accords dissonants, chœurs d’ensorceleuse, violons qui grincent, glockenspiel et bruits étranges parsèment ce bijou kaléidoscopique.
Sur ses paysages s’élève la silhouette d’un cabaret burlesque, les structures rouillées d’une montagne russe squattée de fantômes, un rire de clown… Les chansons de cette vagabonde, partie sur les routes américaines, sonnent comme de petites comptines vénéneuses, légèrement détraquées, des créations fêlées, traversées de soleil. Vous ne croyez pas au charme des sirènes ? Gare ! Sarah McCoy nous capture dans les filets de son chant… Et c’est irrésistible.
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