Un film de bande tout mou, à voir pour l’épatant Jesse Eisenberg.
Personne mieux que Jesse Eisenberg n’habite cette figure de néohéros hollywoodien qu’est le petit génie, le hacker, fantasme geek obsédé par la triche et la maîtrise. Sa diction mitraillée, son regard fuyant pétri d’une ambiguïté tout adolescente entre la prédation et la vulnérabilité, en font le corps privilégié de cette révolution nerd dont sa prestation dans The Social Network porte le sceau. S’il aurait aisément pu être la locomotive d’Insaisissables, l’acteur de 29 ans s’éclipse dans un film de bande au démarrage très véloce, mais fastidieux sur la distance.
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La formule “club des 5” – spécialisation grossière, répliques tapageusement ciselées – puise dans cette race de héros cérébraux un dispositif de récit à trous potentiellement très ludique. Mais si vivement lancé qu’il soit dans sa narration frénétique dont la norme est le basculement, Insaisissables cale hélas très vite chaque fois qu’il entre en surchauffe, si bien qu’on accueille avec une méfiance grandissante ses emballements. La méthode Leterrier, véritable pédale de frein du film, traîne un scénario rouillé et désespérément explicatif, dont la plus grande erreur est de croire qu’un tour de magie est fait pour qu’on nous montre le truc.
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