Elle a 26 ans et squatte nos platines avant même la sortie de son premier album. De la scène aux plateaux de cinéma, l’originaire de Seine-et-Marne sait tout faire, vite et bien.
“J’aimerais avoir des timings plus raisonnables, parce que là c’était clairement abusé”, lâche-t-elle devant son bubble tea. On est début janvier et Aloïse Sauvage vient tout juste de rentrer en studio avec les beatmakers Josh et Le Motif, histoire de mettre en boîte un premier ep avec une date de sortie fixée au 22 mars.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A peine le temps de se remettre des émotions des Rencontres Trans Musicales de Rennes donc, où elle avait la lourde tâche d’assurer la création annuelle au théâtre L’Aire Libre en décembre dernier : “J’ai rencontré mes musiciens deux semaines et demie avant la première représentation et on a fait tout ce qui est scénographie, lumière, le tout en une semaine. On a travaillé sans relâche.”
Quand l’équipe de Jean-Louis Brossard, programmateur historique du festival breton, repère Aloïse au Printemps de Bourges en avril 2018, elle n’a alors qu’une poignée de morceaux au compteur. Quelques heures avant sa deuxième soirée de résidence, elle nous confiait même avoir songé à tout annuler début novembre. Trop de pression, pas assez de temps : “Je ne me sentais pas capable et je n’avais pas les chansons.” C’était mal la connaître.
“Parfois on te reproche de te disperser ou d’être égoïste, alors que t’essaies juste de t’écouter et de ressentir ce dont toi tu as besoin” Aloïse Sauvage
Elle finira par écrire sept tracks en un temps record, dont cinq devraient finir sur l’ep : “Ça fait un rythme d’un morceau par jour, précise-t-elle, avant d’ajouter que dans le premier jet, l’intention ne se perd jamais.” Ce qui explique la force vitale de chaque rime et mot scandé. Tout cela après deux tournages successifs cet automne, elle qui, en plus de faire l’unanimité aux Trans avec un show à la limite du doigt d’honneur tendu aux lois de la gravité, cumule les casquettes de comédienne (120 battements par minute), circassienne, danseuse et musicienne.
Au Mée-sur-Seine (77), la ville où elle a grandi, Aloïse enchaînait le lycée, le sport, la MJC, où elle apprenait notamment le saxo, sans jamais ressentir le moindre signe d’épuisement, du lundi au vendredi. “Et en plus il fallait que j’aie 20 partout”, dit-elle. Loin de l’idée que l’on peut se faire d’un timing raisonnable déjà à l’époque. On pourrait noter la mention “attention à ne pas trop s’éparpiller” au Bic rouge sur sa copie, mais autant modifier l’ADN complet de cette artiste à 360 degrés, qui claque ses mots en haut débit : “Parfois on te reproche de te disperser ou d’être égoïste, alors que t’essaies juste de t’écouter et de ressentir ce dont toi tu as besoin.”
Outre cet ep en mars, un album est déjà envisagé pour la fin de l’année. Sans compter les projets de films. Aloïse est déjà loin devant.
Concert Le 9 avril, Gaîté Lyrique, Paris XIe
{"type":"Banniere-Basse"}