Des colis livrés en huit minutes : vendredi 8 novembre, la Poste a annoncé l’ouverture d’une nouvelle ligne de drones dans la région montagneuse de Grenoble.
Les Isérois habitant à la montagne pourront désormais se faire livrer par drone. Vendredi, la DPD, filiale de la Poste, a ouvert sa deuxième ligne commerciale d’acheminement de petits colis via ce « moyen de transport ». Une nouvelle évolution dans le monde de la livraison en France, qui reste tout de même à relativiser.
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Quatre minutes aller, quatre minutes retour : c’est le temps qu’il faut au nouveau dispositif de drones mis en place par la Poste pour livrer un colis depuis Fontanil-Cornillon jusqu’au village de Mont-Saint Martin, près de Grenoble – soit l’équivalent d’environ trois kilomètres à vol d’oiseau. Auparavant, les livreurs prenaient près de trente minutes à atteindre cet objectif, du fait, entre autres, du caractère montagneux de la région.
Désormais, il leur suffit d’actionner le déploiement d’un terminal mobile dont sont équipés leurs véhicules, de scanner le colis et de clipser ce dernier sous le drone avant de demander une autorisation de décollage à l’entreprise en charge du bon déroulement du vol. Le colis, qui ne doit pas dépasser les deux kilos, arrive ensuite dans un terminal de réception prévu à cet effet, avant d’être récupéré par un employé municipal.
Une évolution en demi-teinte
Il y a trois ans, la Poste ouvrait sa première ligne commerciale de livraison par drone, dans le Var. Une évolution vitesse croisière comparée à celle des géants du web outre Atlantique. En France, la sécurité du transport aérien est gérée par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), qui doit donner son accord pour chaque nouvelle ligne commerciale de vol par drone. Pour le moment, seuls les colis de moins de trois kilos peuvent circuler dans les airs et ce, uniquement à la campagne. Si le communiqué rédigé par la Poste n’évoque pas de raisons particulières à cette restriction, un dirigeant du groupe avait confié aux Echos, en avril, que la livraison en zone urbaine serait “trop risqué [e] et pas forcément rentable”.
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Les Etats-Unis prennent de l’avance
Pourtant, sur le continent nord-américain, il semblerait que la course aux drones soit bel et bien lancée. En avril, Wing, la filiale de livraison par drone de Google, a obtenu la première autorisation de la Fédération de l’Aviation Américaine (FAA) pour livrer des colis, devançant ainsi Amazon, son principal concurrent. Le mois dernier, l’entreprise inaugurait son service de livraison à domicile :
Today, Wing begins air delivery trial in Christiansburg, Virginia! If you live in the Christiansburg area, apply to become an Early Flyer, and have Wing aircraft deliver goods from @Walgreens and local favorite Sugar Magnolia, plus some of your @FedEx packages. pic.twitter.com/8Ej65BBKXv
— Wing (@Wing) October 18, 2019
Bien que l’autorisation soit pour l’instant limitée à la Virginie, il y a fort à parier, avec l’arrivée de la concurrence sur le marché, que cette dernière s’étende rapidement. En octobre, la filiale d’UPS spécialisée dans la livraison par drone a obtenu l’autorisation de livraison de colis pour l’ensemble de ses pilotes – alors que Wing l’avait obtenue pour un seul pilote. Elle pourra donc envoyer autant de drones que désiré dans les airs, même pour les colis de plus de 25 kilos.
De son côté, Amazon a effectué une demande de dérogation à la FAA afin de livrer ses clients Prime en moins de trente minutes. Pour le moment, le géant américain ne semble pas avoir obtenu d’autorisation.
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