Sur le ton de la conversation et de la confidence, les intimes convictions de James Baldwin et Richard Avedon, deux artistes humanistes engagés de l’Amérique des années 1970.
Dans la longue série de portraits d’artistes, philosophes et penseurs du XXe siècle que compose depuis quelques années la Comédie de Caen, comme ceux consacrés à Bourdieu, Foucault, Nina Simone, Holly Woodlawn, il en est un, en miroir, Baldwin /Avedon, James et Richard. Mis en scène par Elise Vigier, interprété par Marcial Di Fonzo Bo et Jean-Christophe Folly, ce portrait est celui de l’improbabilité.
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Leur Amérique, politique et intime
Deux personnages que la société voudrait que tout oppose. L’un noir, protestant et homosexuel, l’autre blanc, juif et hétérosexuel, liés par une indéfectible amitié. Celle de l’enfance. L’un est devenu écrivain, l’autre photographe, chacun reconnu et célébré à juste titre dans ses pratiques.
En 1964, ensemble, ils publient Nothing Personal, des textes et des photos en miroir et en dialogue pour raconter leur Amérique. Au cœur du portrait imaginé par Elise Vigier, il y a cet ouvrage, mais, au même titre que ce dernier, le spectacle est une invitation à la rêverie politique au travers de scènes intimes. Comment s’écrit le politique sur un visage, dans un corps ? Quelles sont les traces que laissent nos amours, nos travaux, nos rencontres, nos engagements, nos folies, nos amitiés… ?
Ainsi, débordant le cadre d’un portrait qui aurait pu être si politiquement édifiant et correct, Marcial di Fonzo Bo et Jean-Christophe Folly, aiguillés par Elise Vigier, prennent des chemins de traverses, consultent les images de leur propre enfance, disent dans leurs différences ce qui les réunit ici, joyeusement, sous les ailes de Baldwin/Avedon.
Baldwin/Avedon : Entretiens imaginaires mise en scène Elise Vigier, du 19 au 22 novembre, Théâtre de la Croix Rousse, Lyon ; le 24, Musée des Beaux-arts, Le Locle ; le 25, ABC, La Chaux-de-Fonds
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