L’impossible deuil d’un enfant, exploré par le biais d’une fable horrifique cruelle.
Loin de la légèreté de son titre évoquant une comptine populaire, le second long-métrage de Johannes Nyholm, touche-à-tout suédois remarqué en festivals pour son imaginaire bizarroïde, confronte un couple à l’impensable de la mort de leur enfant en l’enserrant dans une ritournelle de cauchemars. Alors qu’Elin et Tobias campent en forêt trois ans après le drame, ils sont mis à l’épreuve par de grotesques croque-mitaines dont l’agression sanglante se répète à chaque réveil.
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Au croisement d’Antichrist et d’Un jour sans fin, ce récit, réglé comme un jeu vidéo en mode hardcore, puise son inspiration aussi bien dans la terreur primitive des contes que dans le symbolisme appuyé d’un Yorgos Lanthimos, et séduit un temps par son aspect composite (on pense à ces émouvantes séquences d’animation en papier découpé et ombres chinoises).
En évacuant le potentiel ludique de sa structure bouclée pour en extraire une métaphore épaisse sur le deuil et ses étapes (déni, culpabilité, colère…), le film s’affaisse malheureusement sous un esprit de sérieux plombant et s’encombre d’un sadisme aussi déplaisant qu’inutile.
Koko-di Koko-da de Johannes Nyholm avec Leif Edlund, Ylva Gallon (Suè., 2019, 1h26) Alexandre Büyükodabas
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