Le travail d’une brigade de pompiers dans un film d’action de facture assez commune mais efficace.
Alors que l’été est là et qu’un incendie vient de ravager le centre du Portugal, Les Hommes du feu s’impose comme un film de saison. Pierre Jolivet s’est immergé au sein d’une brigade de pompiers du sud de la France et livre une fiction qui semble particulièrement bien documentée, tant sur les circonstances du feu de l’action (si l’on ose dire) que sur la vie quotidienne toujours en alerte des soldats du feu.
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Le film abonde en séquences d’action et de suspense où, qu’il s’agisse de sauver les survivants en sursis d’un accident de voiture ou de combattre les flammes, tout est affaire de vitesse, de précision, de coordination et de timing – un peu à l’image d’une équipe de cinéma. Selon une structure classique, ces séquences alternent avec d’autres plus calmes et intimistes sur les relations de groupe et la vie privée de chacun des membres. Tel ou tel a ses soucis de couple, de parentalité, d’avancement de carrière, mais doit laisser tout cela au vestiaire quand la sirène retentit, ce qui peut arriver à tout moment.
Jolivet instille une touche de féminisme dans cet univers masculin en intégrant à sa brigade fictive l’adjudant-chef Bénédicte, ce qui suscite quelques aigreurs machistes au sein de la troupe. Un autre aspect intéressant du film est de prendre en charge dans le scénario comme dans la mise en scène la part de fascination ambiguë que suscite le feu, élément dangereux causant des morts et des dégâts matériels considérables, mais également spectacle grandiose évoquant des mythologies archaïques.
Sans mettre le feu stylistiquement, Les Hommes du feu convainc par sa solidité sans esbroufe dans l’écriture, la mise en scène et la direction d’acteurs (Roschdy Zem et Emilie Dequenne sont excellents, et le casting est impeccable), confirmant le savoir-faire artisanal de son réalisateur.
Les Hommes du feu de Pierre Jolivet (Fr., 2017, 1 h 30)
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