Après avoir déclaré qu’elle souhaitait expulser “les citoyens étrangers condamnés pour des violences sexistes et sexuelles” mercredi 7 novembre, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes a déclenché une polémique sur Twitter.
“Je remercie Edouard Philippe d’avoir retenu ma proposition d’expulser les citoyens de nationalité étrangère qui ont été condamnés pour des violences sexistes et sexuelles.” Ces propos, tenus par Marlène Schiappa sur le plateau de Linfo.re lors de son passage à la Réunion mercredi dernier, par ailleurs retweetés par la principale intéressée, ne sont pas passés inaperçus.
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Depuis le 6 novembre au soir, nombre d’internautes s’indignent contre la mesure proposée par la Secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, jugée raciste et xénophobe.
Elisa Rojas, avocate et militante activiste, pointe par exemple le caractère “raciste” de cette mesure et rectifie les propos de la ministre en indiquant que le terme de “citoyens étrangers” n’est pas correct puisqu’en France, “les étrangers ne sont pas citoyens. Seuls les ressortissants de l’UE, sans être nationaux, ont des attributs de la citoyenneté”.
Au delà du racisme ignoble de cette mesure et du sous-entendu qu’elle alimente (les violences serait surtout le fait des étrangers).
Il y a vrai problème dans cette phrase. Il n’y a pas de « citoyens étrangers » ça n’existe pas au sens juridique. https://t.co/rCMzJxPu81
— Elisa ROJAS (@elisarojasm) November 7, 2019
La militante féministe et antiraciste “Melusine_2”, particulièrement active sur les réseaux sociaux, a fait part de son dégoût face à de tels propos :
https://twitter.com/Melusine_2/status/1192359119170224129
Sans surprise, le RN approuve
Côté extrême droite, l’occasion était trop belle pour passer à côté. Marine Le Pen et Jean-Lin Lacapelle – respectivement présidente du Rassemblement National (RN) et vice-Président du RN au Conseil régional d’Ile-de-France -, se sont empressés de retweeter la publication de la Secrétaire d’Etat :
Une étude de janvier 2016 de l’ONDRP indiquait que 52% des auteurs de viols à #Paris en 2014 étaient des étrangers ! Il faut expulser les coupables, mais pourquoi s’arrêter aux viols ? MLPhttps://t.co/oLgTWvjOtt
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 7, 2019
Marlène Schiappa veut expulser les étrangers condamnés pour violences sexuelles. Allez jusqu’au bout de votre réflexion @MarleneSchiappa : 25% de la population carcérale est étrangère. Ils n’ont pas plus de légitimité à rester en France. https://t.co/gr95M2l1vR
— Jean-Lin Lacapelle (@jllacapelle) November 7, 2019
Et comme si cela ne suffisait pas, Marlène Schiappa a confirmé et développé ses propos dans une interview publiée sur le site de Marianne ce matin. S’auto-positionnant à “la gauche de la gauche du gouvernement”, elle n’hésite pourtant pas à déclarer, entre autres, qu’elle ne “voi[t] pas qui pourra honnêtement nous dire qu’un citoyen étranger qui a violé une femme peut rester sur le territoire sans que cela pose problème !”.
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