Malgré des morceaux plus faibles que d’autres, « Starboy » restera le dernier grand album de l’année.
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Au-delà de l’évidence de son single-titre, ce troisième album de The Weeknd est blindé de morceaux de bravoures. False Alarm, le deuxième single, dégaine par exemple des mimiques sonores presque vulgaires, presque ringardes, mais son pouvoir de fascination est à peu près au niveau de son clip, réalisé par Ilya Naishuller : c’est l’un des trucs les plus violents de l’année, mais aussi l’un des plus audacieux à ce niveau d’attente.
Le reste, assez grassouillet (dix-huit pistes en tout), alterne évidemment avec des passages plus faibles que d’autres (True Colors, Attention ou encore Nothing Without You passent un peu inaperçus). Mais aucun ne fait tache à côté des torgnoles que sont Party Monster, Stargirl Interlude (feat. Lana Del Rey, les deux avaient déjà bossé ensemble), A Lonely Night ou encore Sidewalks, qui invite à la prod Ali Shaheed Muhammad (A Tribe Called Quest) et Kendrick Lamar pour un couplet déjà culte.
Mais le monument de l’album est sans doute le dernier titre, I Feel It Coming, cosigné une nouvelle fois avec Daft Punk, dont la capacité à sublimer la voix des autres est décidément hallucinante. Sur le morceau, The Weeknd se lâche complètement : dans la précision rythmique, dans les infimes variations mélodiques et dans la chaleur bouleversante de l’ensemble, on croirait vraiment entendre Michael Jackson. Ou son hologramme. Car avec les deux robots en chœur, la perfection a toujours un léger parfum rétrofuturiste.