Ceux qui ont suivi la série phénomène le savent, dès le premier épisode GOT commence par un viol et c’est loin d’être le dernier. Iwan Rheon, qui a interprété l’un des plus horribles méchants du show, évoque aujourd’hui la difficulté de jouer une telle scène.
L’univers de Game of Thrones est cruel, à l’image de ce à quoi la vie pouvait ressembler au temps du Moyen-Âge. Les femmes, en particulier, sont perpétuellement victimes de la violence des hommes. Quand elles ne sont pas vendues par leur père ou mariées de force à des fins politiques ou financières, elles sont simplement réduites à un état d’impuissance totale. Et nombre d’entre elles, pauvres ou puissantes, se font violer un jour ou l’autre. [Attention spoiler pour ceux qui n’ont toujours pas fini la série] Dans l’épisode 6 de la saison 5, « Insoumis, Invaincus, Intacts« , c’est Sansa Stark (incarnée par Sophie Turner) qui subit ce crime.
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Iwan Rheon s’est fait connaître du grand public en incarnant le méchant le plus sadique de GOT, Ramsey Bolton. Son personnage détient la fille Stark comme sa propriété. Il l’épouse et le soir des noces, la viole. La scène est restée dans les mémoires comme étant la plus violente, la plus insoutenable du show. Pour l’acteur également, raconte-t-il à Metro, ce fut « le pire jour de sa carrière » : « C’était horrible. Personne ne voulait être là. Personne ne veut avoir à faire ça, mais on doit être honnête lorsqu’on raconte une histoire. » Décidément, la série n’aura pas épargné ses acteur·rices. Récemment, Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister) révélait ainsi qu’Emilia Clarke (Daenerys) s’était sentie humiliée de devoir jouer une scène de viol dès le pilote.
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A l’origine, une scène de viol controversée
Lors d’une conférence TED, la journaliste Iris Brey a critiqué la série pour sa mise en scène ambiguë du viol de Cersei Lannister. Dans l’épisode 3 de la saison 4, Jaime Lannister prend de force Cersei (sur le cadavre de leur fils, mais passons) et celle-ci semble peu à peu y prendre du plaisir. Immédiatement, une polémique enflamme les réseaux sociaux et les médias, car non seulement la mise en scène suggérerait un paradoxal « viol consenti » mais le réalisateur et le comédien défendent l’idée qu’il ne s’agit pas vraiment là d’un viol (puisque les deux personnages s’aiment et qu’elle finit par y prendre du plaisir…).
Après cette polémique datant de 2014, la série a continué de choquer les téléspectateur·rices. Même si l’on sent les efforts déployés dès la saison 5 pour représenter le viol sans ambiguïté et dans toute son horreur – le fait même que toutes les héroïnes de la série se fasse agresser les unes après les autres devient tout bonnement insupportable. Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent et résultat… il n’y a plus aucun viol dans les saisons suivantes, remarque ironiquement Iris Brey.
Pour certain·es la scène de viol de Sansa relève du voyeurisme, mais pour l’interprète de Ramsey : « Ils n’ont pas fait du sensationnalisme, ni quoique ce soit. C’était vraiment, vraiment dur à voir. Mais le viol est une horrible chose qui arrive, malheureusement…. Ce fut la pire journée de ma carrière. » On vous laisse analyser la séquence pour vous faire votre propre avis.
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Des conséquences pour les comédiens
Concrètement, le tournage d’une telle scène demande davantage d’implication de la part des comédien·nes que des séquences de violence gore : « Couper le doigt de quelqu’un, on ne le voit pas vraiment et quand il y a un gros plan c’est du plastique. On est juste en train de jouer, ce n’est pas réel. Alors qu’une telle scène est très difficile à gérer, cela demande d’être réellement dans la situation d’un viol. »
L’actrice Sophie Turner n’est pas non plus sortie complètement indemne de cette journée de tournage. Interpréter cette scène de viol en tant que Sansa Stark a eu pour conséquence de renforcer sa sensibilité sur le sujet et son engagement dans la lutte contre les violences sexuelles. Comme elle le confiait à Harper’s Bazaar en 2019 : « Au début, je n’avais pas l’impression que ce qu’a enduré Sansa ait laissé une trace en moi. Bien que je pense ne pas avoir été affecté émotionnellement par cette expérience, j’ai commencé à beaucoup réfléchir aux abus domestiques et à la question du viol. Cela a développé la militante qui est en moi. »
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