Un film d’animation sur la guerre civile en Angola, réflexion pertinente sur la représentation du réel.
A l’aube de son indépendance en 1975, l’Angola s’embourbe dans une guerre civile sanglante opposant différents mouvements indépendantistes soutenus, d’un côté, par l’URSS et Cuba, et de l’autre, par les États-Unis et l’Afrique du Sud. C’est dans ce champ de bataille à distance entre les blocs de l’Ouest et de l’Est que Ryszard Kapuscinski, journaliste polonais aguerri et intrépide, choisit de se jeter.
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Au milieu des bombes et des balles qui sifflent, il est frappé par un sentiment de trouble. Parce que les images et les faits semblent incapables de traduire la réalité, Kapuscinski délaisse ses dépêches et son appareil photo, abandonne la précision factuelle et s’engage vers l’expérimentation et l’intimité des mots afin d’atteindre une autre vérité.
En retraçant la naissance d’un écrivain, Another Day of Life livre une réflexion pertinente sur la représentation du réel et l’impossibilité d’un regard objectif au milieu du chaos. Ce questionnement est pourtant alourdi et embrouillé par un dispositif formel hybride qui allie différentes sources d’images (animation, interviews et images d’archives). Au-delà de son inutilité – les fragments documentaires ne font que répéter, de façon moins percutante, ce que le spectateur vient de voir par la fiction – ce choix soulève l’étrange paradoxe d’un film qui, pour raconter l’éclosion d’un art (la littérature), ne semble faire qu’à moitié confiance au sien (l’animation).
Another Day of Life de Raul de la Fuente et Damian Nenow (Esp., All., Bel.,, etc., 2019, 1 h 26)
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