La comédienne a lu une lettre qu’elle a adressée à Emmanuel Macron sur France Inter, après que le chef de l’Etat n’a pas une seule fois prononcé le mot “culture” – et a fortiori mentionné le secteur culturel, à l’arrêt total – lors de son allocution annonçant le deuxième confinement.
Dans son allocution du 28 octobre, annonçant le deuxième confinement, Emmanuel Macron n’a pas eu un mot pour le secteur culturel. Ce black-out a vivement fait réagir. Aujourd’hui, le combat mené par les librairies indépendantes pour leur survie et leur réouverture concentre notamment beaucoup l’attention, à raison. Mais c’est sur l’arrêt général des spectacles, du cinéma et de l’art que la comédienne Ariane Ascaride a écrit une lettre à Emmanuel Macron, qu’elle a lue pour France Inter le 30 octobre.
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“Nous sommes indispensables”
Dans cette missive, la comédienne qui jouait Le Dernier Jour du Jeûne de Simon Abkarian au Théâtre de Paris depuis la rentrée insiste sur le rôle essentiel des artistes, et regrette que le chef de l’Etat l’ait passé sous silence : “Nous sommes indispensables à l’âme humaine, nous aidons à la soigner, je ne parle même pas de tout le travail que nous faisons avec les psychiatres.”
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Avec ses mots bien choisis, elle parle au nom de tous·tes les protagonistes du secteur culturel. Et souligne que ce qui est jugé dispensable pour le gouvernement est en réalité indispensable pour tout le monde : “Nous faisons du bruit, nous parlons et rions fort, nous dérangeons certes, mais sans nous, l’expression de la vie est réduite à néant. Aujourd’hui, je suis perdue. Je sais, je veux le croire, les lieux de culture ouvriront à nouveau et on pourra retourner dans les librairies acheter un livre, qu’on glissera dans la poche de son manteau comme un porte-bonheur, un porte vie.”
“Quelque chose s’est brisé dans mon cœur”
Elle conclut sur une note pessimiste, à la hauteur des inquiétudes qui rongent la société, lassée des catastrophes qui s’amoncellent et qui bouchent l’avenir : “Hier soir, quelque chose s’est brisé dans mon cœur. Je ne sais pas bien quoi. Peut-être l’espérance.”
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