Suite et fin d’un combat à la David et Goliath au nom de l’art et de la culture pour tous.
Le premier acte de A Bread Factory – Ce qui nous unit se terminait par une fragile victoire de David contre Goliath, au terme d’un épique débat capraesque pour l’attribution d’une subvention municipale. Ce second et dernier acte reprend les choses où Patrick Wang les avait laissées : en joyeux sursis. Toujours confrontés à la concurrence des plus branchés, mais surtout au très creux couple May Ray, Dorothea et sa petite troupe continuent de se battre pour la survie de leur théâtre.
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Ils se concentrent désormais sur l’Hécube d’Euripide, dont nous verrons d’abord les répétitions, avant que son final ne soit joué devant la caméra – tour de force d’une vingtaine de minutes, où le destin tragique de l’héroïne se confond avec celui de la “fabrique de pain”.
Si le projet de Wang ne varie pas foncièrement ici – défendre une vision “élitaire pour tous” de la culture, imaginer une utopie concrète par les moyens du cinéma – il laisse encore plus visiblement entrer les arts vivants : chœurs, chants, danses, représentations théâtrales s’insèrent régulièrement dans le récit, avec une insolente gratuité, un doigt levé au naturalisme, offrant au film ses meilleures scènes. Cette volonté de tout faire entrer dans le cadre, tous ces arts, toutes ces histoires, tous ces possibles, est sans doute ce qui définit le mieux ce merveilleux film, qui veut croire pour nous que rien, jamais, n’est perdu.
A Bread Factory, part 2 – Un petit coin de paradis de Patrick Wang (E.-U., 2018, 2h00)
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