La désagrégation d’une ville lorraine scrutée par un œil rigoureux.
Un documentaire social qui, par son esthétique particulière, se distingue du tout-venant. Comme le titre l’indique, le cinéaste retourne dans sa ville natale de Forbach en Lorraine. Il arpente des quartiers qu’il connaît, rencontre d’anciens amis, interroge son père, des voisins, des commerçants, des passants.
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Son but, c’est de savoir où en est cette ville, et éventuellement quel est le retentissement de la désagrégation du tissu sidérurgique et houiller sur ce Nord-Est jadis bruissant d’activité. Constat relativement catastrophique. Relativement car, comme le souligne une habitante, les gens vivent plutôt mieux qu’il y a cinquante ans. Seulement, depuis, la parole s’est libérée.
Un souci formel qui donne sa grâce au film
Cela dit, il est manifeste que le centre-ville a été vidé de sa substance vive. On le constate à travers une litanie de plans de maisons ou de commerces méticuleusement cadrés, accompagnés par des propos des autochtones en voix off.
Ce parti pris distancié permet de scruter plus attentivement la désolation du paysage urbain et d’éviter les clichés des micros-trottoirs et le prêt-à-penser des magazines télé sociologisants. En transcendant son sujet avec ses choix formels, Sauder l’amplifie et lui confère une sorte de grâce…
Retour à Forbach de Régis Sauder documentaire (Fr., 2017, 1 h 18)
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