Après avoir annoncé la fin du lecteur à cassettes et de la disquette 3.5, Sony nous a porté le coup de grâce en annonçant l’arrêt de la production du lecteur Mini Disc à partir de septembre prochain.
Rétrospectivement, le lecteur MiniDisc est un objet curieux: un appareil hybride, entre le lecteur à cassettes et le MP3. Son arrivée a été une « révolution », bijou merveilleux à la pointe de la technologie créé pour supplanter les vieilles cassettes grâce à un système ingénieux et ultramoderne.
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Ce petit boitier, lancé dans sa première version en 1992, a connu un succès incroyable au Japon, des légions de nippons friands de nanotechnologies bien avant l’heure des Ipod Shuffle se l’arrachant pour avoir le privilège d’insérer leurs petites disquettes de toutes les couleurs et écouter de la musique in. Mais en Europe, l’histoire a été différente.
Trop coûteux, trop limité en offre musicale, le lecteur MD n’a pas été l’objet d’un succès foudroyant. Stagnant dans les années 90, puis annihilé dans les années 2000 par les MP3, il a été victime d’une terrible décadence. Au bout d’un moment, trimballer un MD dans la rue était comme jouer à la Sega Dreamcast, c’était se tromper d’époque, à quelques années près.
Aujourd’hui, le lecteur MD provoque l’hilarité des « djeunz » qui arborent fièrement dans le métro leur iPod au plusieurs millions de gigamega, et leur gros casque tout rouge au son digne d’un studio d’enregistrement portant la signature d’un célèbre rappeur. Ils semblent méconnaitre une vérité essentielle : le lecteur MD a sauvé le monde. Peut être pas autant que son cousin, le Walkman à cassettes, lancé en 1979 en même temps que l’arrivée de la disco dans un album des Stones, mais quand même.
Sony a ainsi annoncé la mort de trois objets mythiques, lors de cette première moitié d’année funeste : la disquette 3.5, le lecteur à cassettes, et le lecteur MD. Lorsque j’ai annoncé la nouvelle aux trentenaires qui m’environnent, la réaction a, à chaque fois été la même : après un léger étonnement (« comment, ils en produisaient encore »), ils ont tourné un regard empli de nostalgie vers le ciel, et d’un sourire béat, se sont laissés submerger par ces merveilleux souvenirs musicaux, témoins d’une époque révolue, d’une page hi-tech tournée. Sauvé le monde, je vous dis.
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