La vie de deux gamins hors normes approchée par un cinéaste trop sage.
Une roue de vélo devient un barbecue de fortune ; une école désaffectée un refuge protecteur… La vie de Roman et Sifredi, jeunes frères à l’existence dissolue naviguant dans les marges de la société, tisse ses codes avec vitalité sur l’envers de la norme. La matière humaine qu’ils composent, fascinante, est scrutée par Vincent Pouplard dans son premier (court) long métrage.
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Si l’adjonction de ce “troisième frère cinéaste” fait résonner avec une élégance teintée de lyrisme les doutes et aspirations du duo, le réalisateur s’emmêle les pinceaux cinématographiques. Visiblement biberonné aux mamelles du cinéma direct, il s’essaie à quelques interventions spontanées, trop fugaces pour esquisser un contrepoint à la force d’attraction des deux frères.
Electrisés par le regard de la caméra, ces derniers, qui ont pour eux la maîtrise du corps et du verbe, construisent une auto-mise en scène visant à les glorifier, le cinéaste étant poussé à brosser ses sujets désormais maîtres, dans le sens du poil. Réfugié derrière le paravent d’un esthétisme admirable, il s’accroche à des dialogues qui semblent plaquer dans la bouche des deux frères des considérations qui leur sont extérieures.
Pas comme des loups de Vincent Pouplard documentaire (Fr., 2017, 59 min)
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