Le journal personnel de l’antisémite Paul Morand paraît quarante-quatre ans après sa mort.
Fallait-il le publier ou non ? Oui, mais pour de strictes raisons historiques, car il ne documente que cela, nous entraînant avec pléthore de détails dans les coulisses du pouvoir à Londres, dans le Paris occupé et à Vichy, entre 1939 et 1943.
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Morand est alors diplomate, et se trouvant à Londres le 18 juin 1940, fera le mauvais choix : ne pas répondre à l’appel de De Gaulle et donc quittera Londres pour la France, où il rejoindra le cabinet de Laval à Vichy en 1942, et publira ses textes dans des revues collabos, entre autres. Ce journal était un mythe – existait-il vraiment ? Morand l’avait remis à la Bibliothèque nationale avec ses archives, à ne pas ouvrir avant l’an 2000.
Le ton est trop pressé, le réci,t pas assez personnel pour nous intéresser
C’est sans changements que paraissent vingt ans plus tard ces quelque 1030 pages. Morand y est et n’y est pas. Peu d’intimité, de commentaires, mais une collection factuelle qui prend même la forme de notes télégraphiques pendant une partie du Journal. Le ton est trop pressé, le récit pas assez personnel pour nous intéresser. A moins, bien sûr, d’être historien. A noter que cette parution est accompagnée d’une nouvelle biographie de Paul Morand signée Pauline Dreyfus.
Journal de guerre (Gallimard), édition établie, présentée et annotée par Bénédicte Vergez-Chaignon, 1028 p., 27 €, en librairie le 5 novembre
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