Derrière le groupe qui fête ses 20 ans, il y a désormais un seul homme-orchestre, David-Ivar Herman Dune, qui réinvente avec une épatante spontanéité la grande tradition folk américaine.
2000. Le groupe Herman Dune, fondé par deux frères du même nom, André et David-Ivar, sort un premier album d’antifolk importé sur terre française, Turn Off the Light. Vingt ans plus tard, seul le second reste aux commandes, installé à Los Angeles dans le quartier portuaire de San Pedro. C’est là que, durant le confinement, il a enregistré Notes from Vinegar Hill.
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“Dans l’angoisse d’être isolé avec de nouvelles restrictions pour les étrangers, mes parents au loin face à la maladie, j’ai vite constaté qu’il n’y avait que deux solutions : me morfondre ou créer, respirer en me mettant sérieusement à mon album”, nous explique-t-il.
David-Ivar chante à merveille et joue de tous les instruments
“Pour écrire ces chansons, j’ai dû me nourrir de choses proches et simples : un colibri, une engueulade, un nom de rue, un chat noir, une bande dessinée de Charles Schulz dans le L.A. Times.” En voix féminines, sa compagne Mayon Hanania et la chanteuse de Nashville Caitlin Rose. Se sont ajoutés Spencer Cullum III à la pedal steel, Jon Natchez à l’arrangement des cuivres…
Les cordes vocales légèrement érodées par le temps qui passe, David-Ivar chante à merveille, joue de tous les instruments, multiplie les clins d’œil, comme sur Ballad of Herman Dune : Bukowski, qui vécut dans son quartier, les Basement Tapes de Dylan, Ice Cube… Avec ces ritournelles autofictionnelles, il entérine son rapport fusionnel à la tradition sonore américaine, du bluegrass au country-rock en passant par le folk.
“J’étais heureux en découvrant au bas de ma rue un monument à Joe Hill, le Suédois syndicaliste et chansonnier qui s’est illustré avec l’IWW dans le port de San Pedro. Ecrire cet album confiné dans un bungalow du début du XXe siècle donnait une certaine couleur, brute et folk, à la musique que j’ai toujours faite et aimée.
Paradoxalement, je me sens différent des autres ici, en partie par la façon dont on voit les arts en Europe, considérés comme des nécessités pour la société, et qu’on respecte comme telles.”
Notes from Vinegar Hill Santa Cruz Records/BB Island
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