Roland Ries a été “exclu informellement” du Parti socialiste après avoir signé une tribune appelant à la création d’un “pôle de gauche dans la majorité » gouvernementale.
Le maire PS de Strasbourg, Roland Ries, a été évincé du Parti socialiste, dont il est membre depuis 45 ans, a appris l’AFP, ce mercredi 23 octobre. En cause : la publication, le 19 octobre, dans le Journal du Dimanche, d’une tribune appelant à la création d’un “pôle de gauche dans la majorité” gouvernementale pour porter “une voix sociale et républicaine”, dont l’élu strasbourgeois est signataire.
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Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s’est dit “surpris” de trouver le nom de Roland Ries au bas de la tribune parmi les 75 élus et anciens élus PS et écologistes signataires. “Pour moi, les choses sont extrêmement simples : on ne peut pas être à la fois dans l’opposition et dans la majorité. (…) Roland Ries se situe dans la majorité et ne soutient pas un candidat socialiste. J’en tire la conclusion qu’il n’est plus membre du PS”, a-t-il déclaré auprès du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace.
Dans un entretien accordé à l’AFP, Roland Ries, qui a ainsi appris son “exclusion informelle” par voie de presse, dénonce le “caporalisme” du parti. “Je ne crois pas que l’on règle des problèmes politiques par des actes d’autorité, par le caporalisme, l’orthodoxie proclamée et les exclusions, mais par la discussion et l’acceptation de la différence”, a-t-il regretté.
“Je n’imaginais pas que le PS pouvait encore en être à ce niveau-là”, a encore avancé le maire de Strasbourg, arguant que “tout cela ne s’attaque pas à la racine des choses et au fait que le PS est tombé très bas en l’espace de très peu de temps”.
Il y aurait “mieux à faire que de s’exclure les uns les autres”
L’élu a par ailleurs fait valoir que, compte tenu de la “chute vertigineuse” des forces militantes du PS, de sa “perte d’influence” et de sa parole “de plus en plus inaudible”, il y aurait “mieux à faire que de s’exclure les uns les autres”.
Roland Ries se dit fidèle à ses convictions socialistes et indique qu’il souhaitait “faire perdurer cet esprit d’ouverture, en orientant la politique nationale vers la gauche. Une position non incantatoire, mais réaliste et pragmatique, à l’heure où le danger de la dérive populiste nous menace”.
L’homme regrette que le PS n’ait pas saisi l’occasion de la publication de cette tribune pour “s’interroger sur le sens d’une telle prise de position et sur ce qu’elle révèle du fonctionnement actuel du Parti socialiste.”
Celui qui évoluait depuis 45 ans sous l’étiquette PS a annoncé il y a quelques mois qu’il ne se représenterait pas à la mairie de Strasbourg en 2020, et ne divulguerait pas avant le mois de janvier à quel candidat il apportera son soutien. Au socialiste Mathieu Cahn ? Ou à son actuel premier adjoint, Alain Fontanel, ancien du PS qui mènera la liste LREM ? La question se pose d’autant plus du fait de son exclusion.
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