Le directeur artistique de la griffe, Humberto Leon, dévoile son premier court métrage, qui revendique avec humour le droit à la différence en se fondant dans le quotidien d’une famille de superhéros.
Spike Jonze, Carrie Brownstein ou Natasha Lyonne ont tous été invités à réaliser des courts métrages pour Kenzo par ses directeurs artistiques Carol Lim et Humberto Leon. Aujourd’hui, ce dernier fait ses débuts cinématographiques avec The Everything et son beau casting (Milla Jovovich, Alexandra Shipp et Sasha Frolova). Le film suit le quotidien d’adolescents dotés de superpouvoirs qu’ils apprennent à se réapproprier. Entre teen-movie et Marvel comics, The Everything affirme la fierté d’incarner ce que la société considère comme “anormal”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Comment s’est passée votre première expérience de réalisateur ?
Humberto Leon — J’ai essayé de concevoir ce projet de façon expérimentale et globale, autant par ses costumes, sa philosophie, ses acteurs que dans la façon dont cela s’imbrique avec la vision défendue chez Kenzo. Le monde du cinéma ne m’est pas étranger, j’ai de nombreux amis cinéastes, j’ai passé beaucoup de temps sur des tournages et j’ai accompagné plusieurs premiers projets de réalisation (comme Cabiria, Charity, Chastity réalisé par Natasha Lyonne pour la marque – ndlr).
Que raconte le film ?
Je voulais décrire une famille dotée de superpouvoirs. Tout commence par une journée typique où l’on suit une ado qui combat ses désagréments quotidiens grâce à des dons magiques et ludiques. L’idée était de jouer sur un rêve enfantin de solutions magiques, et de faire d’une projection personnelle un rêve universel.
Quel autre message avez-vous voulu communiquer ?
Le but était de parler de différences que l’on accepte, que l’on apprend à aimer et que l’on transforme en forces. On peut y lire un message féministe car les actrices ont des rôles puissants, mais aussi un message de diversité, d’acceptation de tout ce que la norme juge “anormal” et dont on peut devenir fier. Genre, orientation sexuelle, apparence physique, chacun peut y lire quelque chose de différent.
Quel rôle ont joué les vêtements ?
J’ai conceptualisé les tenues après l’écriture du scénario afin d’accentuer la personnalité, la force, le ressenti des personnages à chaque instant. Dans le cinéma, la mode est un langage qui ajoute une narration silencieuse mais clé.
D’ailleurs, le cinéma joue un rôle important chez Kenzo, n’est-ce pas ?
Oui, cet art est autant cité dans nos pièces que dans nos défilés, habités de références twistées à de grands classiques. J’adore In the Mood for Love de Wong Kar-wai pour son sous-texte puissant véhiculé par les vêtements, qui ajoute une intensité palpable à l’histoire. Les costumiers ne sont pas assez célébrés, pourtant leur rôle est essentiel !
{"type":"Banniere-Basse"}