L’ancien général des « marine »s nommé secrétaire de la défense de Donald Trump, démissionne du fait de son désaccord sur le retrait des troupes américaines de Syrie.
Mercredi 19 décembre, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait des quelque 2 000 soldats américains présents en Syrie. Le président américain a argué du fait que la raison de la présence américaine était la destruction de l’organisation État islamique, qu’il considère comme atteinte. Jeudi 20 décembre, le secrétaire américain de la défense, Jim Mattis, a annoncé son départ du gouvernement en signe de désapprobation. Il a rendu sa lettre de démission publique, signifiant clairement que cette démission était de son fait et qu’il n’avait pas été congédié par le locataire de la Maison Blanche.
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Une lettre qui efface deux tweets
Alors que Donald Trump, un peu plus tôt dans la journée, avait annoncé par deux tweets le départ en février de son secrétaire de la défense, celui-ci a précisé que « parce que vous [Donald Trump] avez le droit d’avoir un ministre de la défense dont les vues sont mieux alignées sur les vôtres […] je pense que me retirer est la bonne chose à faire ». Cet ancien général des marines expose ainsi, sans contredire ouvertement les propos du président, sa vision de la politique militaire et internationale américaine.
« La force de notre nation est inextricablement liée à la force de notre systéme unique et complet d’alliances et de partenariat […] il faut traiter les alliés avec respect […] nous devons tout faire pour favoriser une ordre international propice à notre sécurité, notre prospérité et nos valeurs, et nous sommes renforcés dans cet effort par la solidarité de nos alliances. »
La fin des « gendarmes du monde »
Le général Mattis et Donald Trump gardent en commun la volonté de ne plus faire des États-Unis les « gendarmes du monde », notamment en faisant contribuer davantage à l’effort militaire de l’OTAN leurs alliés et les autres pays membres. Et le président dans ses tweets et le général dans sa lettre sont revenus sur ces points.
General Jim Mattis will be retiring, with distinction, at the end of February, after having served my Administration as Secretary of Defense for the past two years. During Jim’s tenure, tremendous progress has been made, especially with respect to the purchase of new fighting….
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 20, 2018
….equipment. General Mattis was a great help to me in getting allies and other countries to pay their share of military obligations. A new Secretary of Defense will be named shortly. I greatly thank Jim for his service!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 20, 2018
Le premier salue ainsi que « durant son office [celui du général Mattis comme secrétaire de la défense], […] [le] général Mattis fut d’une grande aide à mon endroit pour obtenir de nos alliés et d’autres pays qu’ils paient leur part de leurs engagements militaires. » Le général a quant à lui rappelé que « comme vous [le président Donald Trump], j’ai dit depuis le début que les forces armées des États-Unis n’avaient pas pour vocation à être le gendarme du monde ».
Les ambiguïtés face à la Russie et la Chine…
Néanmoins, l’un des reproches les plus explicites que le secrétaire de la défense exprime à l’encontre de Donald Trump concerne son comportement à l’égard de la Russie et la Chine, qu’il désigne comme « les pays dont les intérêts stratégiques sont de plus en plus opposés aux nôtres ». Le général se dit « convaincu qu’il nous [les États-Unis] faut être résolus et sans ambiguïté dans notre approche envers », ces pays.
Confirmant la date du 28 février comme celle de son départ du gouvernement, le général Mattis marque cependant le terrain vis-à-vis du président des États Unis, montrant qu’il contrôle la situation et qu’il garde l’initiative. Il approuve ainsi le choix de cette « date qui devrait donner suffisamment de temps pour nommer et confirmer un successeur », et « [s’engage] à faire tous les efforts pour assurer une transition en douceur ». Après le départ de Jeff Sessions, ministre de la justice que Donald Trump a poussé vers la sortie, la démission de Jim Mattis semble isoler davantage encore le président américain qui perd un nouveau de ces anciens soutiens.
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