Une compilation qui raconte la précoce décharge d’électricité imposée à leur île par les Anglais. Avant leur triomphale colonisation de l’Amérique.
Solde de tout compte d’une campagne de rééditions qui, si l’on s’en réfère à l’édition “Super Deluxe”, a conduit nombre de fans à égorger leur cochon-tirelire sans le moindre égard pour l’anniversaire de leur vieille mère, ces enregistrements réalisés pour la radio nationale britannique entre 1969 et 1971 tombent à point nommé.
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D’une part, ils rendent compte, avec le filtre minimum qu’impose la capture
en milieu radiophonique, de la maturité précoce de ce quatuor vandale tout juste éclos de la cervelle “clausewitzienne” du guitariste et maître d’œuvre Jimmy Page. Il y a dans leur façon de piller le blues du delta une sauvagerie désinhibante qui, appliquée à la pensée philosophique, aurait pu intimider Nietzsche en personne. Leur rapport infernal au son électrifié mérite en tout cas la mention “surhumaine”.
Donald Trump aurait pu devenir leur manager
D’autre part, cette somme de prises réalisées pour des émissions cultes, telles que Top Gear de John Peel, augure d’une suite triomphale outre-Atlantique dont un autre recueil live, datant de 1972 celui-là, résume par son titre l’aspect définitif : How the West Was Won. Oui, Led Zeppelin a bel et bien attrapé l’Amérique par la chatte. D’ailleurs, s’il n’avait pas fait carrière dans l’immobilier, Donald Trump aurait pu devenir leur manager.
Mais le nouveau président des Etats-Unis aurait-il admis la réciprocité laissant entendre un Robert Plant gémissant, inspiré par Robert Johnson, dans Travelling Riverside Blues et How Many More Times, où il supplie sa first lady de lui “presser les citrons” jusqu’à les expurger de leur jus ? Et aurait-il accepté que cette musique à la phénoménale mais innocente brutalité soit dotée d’un sexe noir ?
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