[Cet article vous a été offert pendant 24 heures] Chantres de la comédie sociétale en lutte contre les inégalités, le duo Nakache-Toledano ne sert ici que l’intérêt de ses têtes d’affiche sans regarder en face son sujet : l’autisme.
Jusqu’ici, le projet altruiste du cinéma des Nakache-Toledano reposait sur un contrat simple : un justicier social (incarné par une star) prend en charge/sort de la mouise/redonne goût à la vie à un individu marginalisé (joué par une autre star), que ce soit en raison d’un handicap physique (le tétraplégique Cluzet dans Intouchables) ou d’une stigmatisation politique (le sans-papiers Omar Sy dans Samba), le tout, si possible, dans un écrin de vannes et de bonne humeur. Seul Le Sens de la fête fait exception par sa forme chorale (notre préféré).
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Hors normes colle presque en tous points à l’ADN originel, puisque ce septième long métrage du tandem de réalisateurs à succès aborde l’autisme par le biais d’une structure d’aide, plus ou moins légale, venant à la rescousse d’enfants gravement atteints par cette maladie.
Seulement, cette fois, les deux stars sont du même côté (Vincent Cassel et Reda Kateb) et forment un duo d’intrépides chevaliers de la cause autistique, réduisant les jeunes malades à des silhouettes agitées de spasmes au fond du plan. L’équilibre est rompu.
En répartissant ainsi les rôles, le duo donne le sentiment d’être passé du côté obscur de la force, celle qui consiste à instrumentaliser un handicap comme faire-valoir invisible d’acteurs surpuissants, déroulant leurs numéros pétris de discours moraux, de préférence en hurlant. Rien de hors norme à cela : on est bien dans les clous du cinéma de marché.
Hors normes d’Olivier Nakache et Eric Toledano, avec Vincent Cassel, Reda Kateb, Hélène Vincent (Fr., 2019, 1 h 57)
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