Les Londoniens reviennent avec quatre chansons libres et hantées.
“Je n’ai jamais été moi-même, je suis simplement des ordres.” Un peu plus tôt cette année, Fred Macpherson, chanteur et tête pensante de Spector, faisait cette triste confession en ouverture de Fine Not Fine, tube définitif publié sur le premier EP du groupe anglais. Avec le sentiment que, cette fois-ci, le son des Londoniens tournait un peu en rond. Apparu en début de décennie comme meilleur espoir du Royaume-Uni, Spector n’aura jamais su saisir son destin.
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Spector, libérés
La faute à deux albums aux chansons grandioses mais pas toujours produites avec soin. Chaque disque du groupe passe par des moulinettes trop diverses et pléthoriques – même si les noms aux manettes sont fameux (Dev Hynes, Tom Vek, Trevor Horn…). Désormais certains qu’ils ne deviendront plus les patrons du rock indé UK, les gars de Spector ont alors fait un choix osé : balancer la formule magique qui faisait de leurs chansons autant d’hymnes pour une jeunesse patraque. Surtout, Fred Macpherson et ses potes se retrouvent pour la première fois seuls décisionnaires en produisant les quatre nouveaux morceaux de Reloaded. Pari gagnant, puisque jamais leur musique n’a semblé si libre et retorse – comme hantée de leurs échecs. Spector s’y offre davantage de temps et d’espace. Et, comme un clin d’œil, Fred chante cette fois-ci : “Je dois faire la fête tout seul, bien loin de ma zone de confort.”
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