Interrogé par la justice fin novembre, Alexandre Benalla a expliqué qu’il ne possédait pas d’arme à feu car il s’agissait d’un… pistolet à eau. Les juges d’instruction ont pour le moment renoncé à ordonner sa mise en examen pour « détention non autorisée d’arme ».
Le volet judiciaire de l’affaire Benalla se poursuit. Le 29 novembre, l’ancien chargé de mission de l’Élysée s’est de nouveau retrouvé dans le bureau des juges d’instruction. Il s’y est rendu pour s’expliquer sur les événements survenus en marge de la manifestation du 1er mai 2018, au cours de laquelle il aurait notamment malmené un manifestant, dans l’enceinte du Jardin des Plantes à Paris.
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Un « réflexe citoyen »
Comme le relate Le Parisien, Alexandre Benalla a passé plus de huit heures faces aux juges et a écopé de mises en examen supplémentaires pour « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique » et « violences volontaires en réunion ». Une décision prise par la justice après la diffusion d’une vidéo, fin juillet par Francetvinfo. On y voit M. Benalla (et Vincent Crase, lui aussi mis en examen), interpeller vigoureusement un manifestant s’appelant Khelifa M., précise le quotidien. « Les policiers et moi-même on a constaté que cet individu […] venait de jeter un projectile sur les CRS dans leur dos […] Il a commencé à courir et à slalomer entre les policiers […] Par réflexe je me suis mis à courir derrière lui avec Vincent, je ne sais pas pourquoi », précise Alexandre Benalla, se justifiant d’un « réflexe citoyen ».
Pas de quoi pourtant convaincre son auditoire. « Admettez-vous qu’à ce moment-là vous n’êtes plus vraiment dans votre mission d’observation ? », rétorquent les juges, provoquant la colère du mis en examen : « Je ne sais pas ce qu’est une mission d’observation. Je ne répondrai pas à cette question. J’ai interpellé un délinquant […] Soit on est très honnête intellectuellement et on l’admet, soit on continue à marcher sur la tête et on alimente le système médiatique fondé sur un article malhonnête. »
Un pistolet à eau
S’instaure alors un climat de défiance mêlé d’arrogance : « Vous pensez que c’est que nous faisons ? », relancent les juges. « Oui, assure Benalla : Vous instruisez à charge et à décharge, et plutôt à charge d’ailleurs. » Il frise même l’impertinence lorsque, interrogé sur un selfie où il est aperçu avec une arme, il donne une explication farfelue : « Un membre du service d’ordre qui avait un pistolet à eau et d’autres choses, s’est amusé avec (…) C’est simple et ridicule. (…) Un non-événement, explique-t-il, cité par RTL. Oui, ça peut paraître loufoque mais c’est la réalité ».
Selon le procès-verbal dont Le Parisien a eu connaissance, les rires d’Alexandre Benalla sont mentionnés à deux reprises.
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