Accompagné d’un film signé par le chanteur, ce “Panorama” cultive le charme mélodique et une forme de nostalgie familière.
Des scènes de vie faussement anodines, des souvenirs imagés et des regrets éparpillés par la joie d’être vivant : Vincent Delerm reste fidèle à lui-même avec cet album né de “l’envie de donner désormais à chaque album un principe et une identité précise”, dit-il. Ainsi, le bien nommé Panorama fait appel, pour chacun de ses titres, à un réalisateur différent.
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Des heureuses surprises
Il y a ceux qui ont fait partie du parcours de Delerm (Peter von Poehl, Clément Ducol), ceux qu’il connaît personnellement sans avoir collaboré avec eux (Yael Naim, Keren Ann) et ceux qu’il admirait “de loin” (Rufus Wainwright, French 79, Voyou…). Les mélodies confiées par Delerm ont bénéficié d’arrangements qui ont ensuite inspiré ses paroles, “en fonction du climat des titres”. Un processus risqué qui n’a provoqué que d’heureuses surprises.
Aucun rapport a priori entre le folk scintillant de La Chamade, produit par David-Ivar d’Herman Dune, et les arrangements joliment cuivrés de Voyou sur Pardon les sentiments, mais une cohérence se crée et nous enchante. D’une part grâce à l’impressionnant travail de Maxime Le Guil au mixage, d’autre part via les textes de Vincent Delerm, notamment inspirés par l’écrivain Thomas Vinau : “Il écrit beaucoup sur l’intensité du lien à l’entourage proche, des textes comme ceux de Fernando de Noronha ou Photographies lui doivent beaucoup.”
Un alter ego au cinéma
En parallèle, on ne saurait que trop conseiller de voir le premier film réalisé par Delerm, Je ne sais pas si c’est tout le monde – dont on entend des extraits dans le morceau aussi synthétique que nostalgique, Panorama. D’une durée d’une heure, accordant une attention minutieuse à l’image, il charme autant qu’il émeut. Par sa narration et par ses interventions extérieures (d’Alain Souchon à Aloïse Sauvage en passant par Jean Rochefort et Vincent Dedienne), il s’avère l’idéal alter ego du nouvel album.
Ce que confirme l’intéressé : “J’ai tenté de faire passer des sensations personnelles en les confrontant à d’autres que moi. La question qui sous-tend les deux projets est : qu’est-ce qui nous fait de l’effet, nous remue, nous bouleverse, et, par extension, est-ce que ça fait pareil aux autres qu’à moi ?” On le confirme, ça nous fait pareil.
Panorama (Tôt ou Tard/Believe)
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