Un film aussi décrépi que ses (pas si super) héros.
Le vieillissement des superhéros n’a jamais été aussi amèrement abordé que dans ce dixième épisode de la saga X-Men, qui consiste à mettre son acteur star à la retraite (Hugh Jackman enfile une dernière fois le costume de Wolverine) dans une histoire où il s’occupe des vieux jours du professeur Xavier – gâteux et accro aux médocs –, tandis qu’apparaît une mystérieuse gamine à protéger coûte que coûte.
Sénile et gore
Vieillesse oui, mais point de noble soir de la vie. On s’étonne de voir un superhero movie dégager un tel effet de sénilité, inspirer le dégoût clinique (spectacle des chairs malades et des corps putréfiés) et l’envie d’en finir – quand bien même il ne s’agit que d’un épilogue en trompe l’œil, avant bien d’autres suites.
Pauvre en personnages, à une époque où le genre nous a plutôt habitués à la surenchère, ce Logan se montre curieusement aride et décrépi, suivant une narration effilochée dont le seul lot de consolation serait l’appétit pour le gore : images troublantes de gamins assoiffés de sang, qui n’évoquent pas tant la relève des mutants que leurs derniers reflux de violence refoulée. Les derniers mètres sont les plus durs.
Logan de James Mangold (E.-U., 2016, 2 h 16)