Sequel hideux du film culte de la génération britpop.
Tels les mousquetaires, la bande des quatre skags d’Edimburgh (prononcer “èdimebeurrrgue” en Irvine Welsh scottish) revient vingt ans après. Les boys accusent le poids des ans et ils ne sont pas contents. L’insouciance comico-rock’n’rollienne de leur jeunesse s’est évaporée : Spud est un junkie suicidaire, Sick Boy réclame de la thune à Renton et Begbie veut massacrer ses potes pour avoir été abandonné en taule. Entre les quatre lads vieillissants, tout n’est qu’aigreur, procrastination prolo, regrets éternels et règlements de comptes. Tableau humain glauque et cynique, digne de Petits meurtres entre amis (le premier film de Boyle, en 1994).
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Un film empêtré dans une esthétique publicitaire frimeuse et vaine
A nouveau aux manettes, Danny Boyle n’a pour sa part pas changé d’un iota et reste kéblo sur l’esthétique publicitaire frimeuse et vaine des années 1980-90, désormais bien ringarde : changements de plans toutes les trois secondes, caméras penchées, filtres colorés partout, travellings et zooms virevoltants surlignés de classiques pop-rock à donf.
Qui peut encore adhérer à cette agitation visuelle frénétique masquant à peine l’incapacité de Boyle à brosser un personnage avec un minimum d’épaisseur ou à dire quelque chose d’un tant soit peu consistant sur le vieillissement ou sur les mécanismes psycho-politico-sociaux qui maintiennent la classe ouvrière dans sa peu enviable condition ?
Pas grand chose sous le capot
Dans cet assommoir d’esbroufe stylistique boostée par les facilités technologiques d’aujourd’hui, dans cette mise en scène qui brûle son énergie à s’auto-admirer, les acteurs parviennent vaguement à surnager, particulièrement Robert Carlyle, qui compose un caractériel inquiétant. Mais l’impression finale, comme souvent chez Boyle, est celle d’une carrosserie rutilante ultra “tunée” avec pas grand-chose sous le capot.
T2 Trainspotting de Danny Boyle (G.-B., 2017, 1 h 57)
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