Deux Manches et la belle de Milt Gross, œuvre avant-gardiste, nous livre des gags de toute beauté.
Après avoir subjugué le public d’un saloon, une chanteuse voit un homme animé de mauvaises intentions faire irruption. Heureusement, un trappeur, adroit lanceur de couteaux, vient à son secours.
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Aussitôt qu’ils sont entrés en scène, les deux personnages principaux de Deux Manches et la belle vivent un intense coup de foudre. Mais leur amour sera sans cesse contrarié, notamment par celui qui, sur la couverture, emploie un poisson-scie pour les envoyer vers la mort.
Avec, souvent, une seule illustration par page, pleine de mouvement et de détails, l’Américain Milt Gross imagine, en 1930, cette histoire muette et trépidante, propulsée par son humour cartoonesque et slapstick – il a été un temps gagman pour Chaplin.
Son roman en images vives, il le conçoit sans beaucoup de sérieux, prenant ses distances avec les travaux de son compatriote Lynd Ward ou de l’illustrateur belge Frans Masereel (Idée, récemment réédité), deux spécialistes de la gravure sur bois.
Ça n’empêche pas Gross de livrer, à intervalles réguliers, des cases qui mériteraient d’être encadrées tant tout y est parfait.
Deux Manches et la belle – Sans paroles ni musique (La Table Ronde), postface de Peter Maresca, préface de Joost Swarte, 288 p., 28,50 €
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