Un mélo lacrymal indigeste et sans lyrisme.
De façon extrêmement paresseuse, les publicitaires vendent ce film comme “le nouveau Slumdog Millionaire”. Tout simplement parce que le héros de Lion est incarné par Dev Patel, l’acteur anglo-indien de Slumdog Millionaire. La comparaison grandit le film de Danny Boyle, racoleur et schématique certes, mais qui déployait une folle énergie dont est dénuée cette adaptation lénifiante d’un fait divers (un jeune Indien adopté par une famille australienne remue ciel et terre pour retrouver sa mère biologique).
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La première partie se passe en Inde. Saroo, qui a 5 ans, se perd et atterrit dans un orphelinat… Du pur Dickens, mais au moins il y a quelques accents néoréalistes. La deuxième partie se déroule vingt ans après, avec Dev Patel jouant Saroo, l’Indien perdu qui a été adopté en Australie par de gentils Wasp – la mère étant incarnée par Nicole Kidman.
Le jeune Sunny Pawar sauvé des eaux
Si le début en Inde avait une certaine saveur romanesque, le volet australien est fade et creux. Les personnages secondaires (les parents adoptifs, le frère, la petite amie) n’ont presque pas voix au chapitre. On frémit de voir Nicole Kidman ravalée au rang de faire-valoir (affublée d’une horrible perruque frisée), et n’ayant que deux ou trois scènes dialoguées à se mettre sous la dent.
Le reste est incroyablement dispersé et éclaté. L’essentiel étant la recherche obsessive de son lieu d’origine par le héros, accro à son laptop et scotché sur Google Earth. Comme c’est tiré d’une histoire vraie – le mot “vrai” est l’antidote magique à notre époque –, le film se termine par un couplet sur les “vraies gens” ayant inspiré le film.
Bref, de ce mélo gentillet on retiendra à la rigueur les premières séquences avec Sunny Pawar, gamin minuscule mais d’une expressivité folle, qui renvoie le brave Patel à ses chères études geek.
Lion de Garth Davis (E.-U., G.-B., Aus., 2016, 1 h 59)
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