Amélie se fout d’être à contre-courant, Amélie aime la littérature et sait, parfois, être drôle.
L’année dernière, on ne parlait que d’elle : Amélie Nothomb était présente sur les sélections des prix, jusqu’à l’ultime shortlist du Goncourt, ce qui avait scandalisé les un·es, enchanté les autres, re-scandalisé les un·es. C’était avec Soif, un roman indigeste sur Jésus.
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Cette année, alors qu’elle renoue avec la légèreté – titre : Les Aérostats ! –, plus personne n’en parle. Pire : la presse annonçait même sa mort au début du mois. Du coup, ça nous donne plutôt envie de la défendre, Amélie, et pas seulement pour son look (qu’on adore, surtout sa fraise…), ni sa fidélité (de métronome), mais pour son amour de la littérature, au cœur de ce livre bizarre et très drôle mais plus philosophique qu’il n’y paraît. Inspirée de sa jeunesse d’étudiante gauche et solitaire, une jeune répétitrice transmet son goût pour Stendhal, Homère, Kafka, etc., à un adolescent qui, sans cela, finirait étouffé par ses parents.
Dans un monde médiocre, la littérature élève, même si les romans sérieux, vraiment littéraires, font maintenant figure d’aérostats – autant dire de dinosaures. Et elle se fout d’être à contre-courant, Amélie, puisque “bien des années plus tard, je suis enfin devenue jeune”. Ça veut dire : libre. C’est pour ça que cette année, on lui dit : chapeau bas.
Les Aérostats (Albin Michel) 175 p., 17,90 €
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