Les journalistes, convoqués pour leurs révélations dans l’affaire Benalla, ont fait valoir leur droit au silence estimant que la procédure “contrevient à l’esprit de la loi de 1881 sur la liberté de la presse”.
Trois journalistes de Mediapart et Edwy Plenel, le directeur de la publication, ont été convoqués par la police à la demande du parquet de Paris, lundi 14 octobre, pour être interrogés sur leurs révélations dans l’affaire Benalla.
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Trois journalistes de @Mediapart et son directeur de publication ont été convoqués par la police à la demande du parquet de Paris pour être interrogés sur l’un de nos articles dans l’affaire Benalla. C'est une nouvelle atteinte à la liberté d'informer : https://t.co/EnWwUKN4zA
— Edwy Plenel (@edwyplenel) October 14, 2019
Une enquête préliminaire a été ouverte sur l’un des articles qui stipulait que le garde du corps d’Emmanuel Macron était “un spécialiste de l’effraction et de l’infiltration” et dévoilait qu’il s’agissait d’un proche d’Alexandre Benalla.
Edwy Plenel dénonce, dans un texte publié sur le site du média, une atteinte aux droits de la presse. “Le procureur de la République de Paris s’entête donc à mettre en cause le droit de la presse, en contournant la loi du 29 juillet 1881 qui le garantit”, écrit-il, rappelant que Mediapart avait déjà été visé par une perquisition “menaçant la liberté d’informer et le secret des sources”.
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Atteinte à la liberté d’informer et au secret des sources
Le directeur de la publication réaffirme par ailleurs l’obligation pour les délits de presse d’être jugés par des tribunaux spécialisés dont les magistrats sont indépendants du pouvoir exécutif afin d’assurer l’impartialité du jugement.
Edwy Plenel souligne en ce sens l’illégitimité de la procédure qui est ici déployée : “Dans cette convocation massive de journalistes de Mediapart comme dans la tentative de perquisition dans nos locaux, c’est bien le pouvoir exécutif qui agit, puisqu’en France, le parquet lui est soumis au point que l’actuel procureur de la République a été personnellement choisi par le chef de l’Etat.”
Les quatre journalistes se sont rendus à la convocation mais ont fait valoir leur droit au silence. Ils ont refusé de répondre aux questions invoquant une atteinte à la liberté d’informer et au secret des sources. “Cette convocation collective comme la perquisition manquée installent un climat de pression sur notre travail d’information et d’intimidation vis-à-vis de nos sources”, a conclu Plenel.
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