Entre cri du cœur et poésie lasse, Lomepal s’est mis à nu dans son nouvel album « Jeannine ».
Après avoir célébré sa mère dans son premier album Flip, Lomepal a décidé de rendre hommage à sa grand-mère maternelle sur son deuxième disque. Nommé d’après cette dernière, Jeannine est la pure expression des tourments qui habitent le rappeur. Cet album exutoire délivre autant de paroles cinglantes que d’instrumentales planantes. On écoute.
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« Ma grand-mère était folle et elle m’a transmis son pouvoir.«
Lomepal n’a pas fait beaucoup de promo pour cet album. A part la sortie de 1000° en collaboration avec Roméo Elvis, il est resté discret sur son projet. Une fois le disque écouté, la réserve du rappeur prend tout son sens : Jeannine est un album extrêmement personnel aux reflets mélancoliques. Parfois fataliste, Lomepal semble puiser dans sa force, sa poésie et sa liberté dans les aspects les plus lumineux de la folie, des déceptions, de la solitude et du spleen qui l’habitent. Le résultat est aussi bouleversant que tripant.
Un album terriblement mélodieux
Il faut être clair, Jeannine est au carrefour de la douceur et de la violence. Ce disque de 17 titres est d’une beauté terrible : il est mélodieux, superbement chanté / rappé par Lomepal, et porté par des intrus aussi variées que planantes. Englobé dans cet insaisissable univers propre au rappeur, Jeannine est unique mais n’a rien d’exclusif : Jeanjass, Roméo Elvis, Orelsan ou Philippe Katerine s’y assimilent parfaitement, n’enlevant rien de l’harmonie qui se dégage de cet album.
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Une introspection dénuée d’artifices
Il est cependant difficile de ne pas se rendre compte que la célébrité n’a pas guéri les peines qui hantent Lomepal. La poésie du rappeur déchire par son honnêteté et sa beauté. Il explique sur X-men, qu’il est faible comme un homme, sur Plus de larmes qu’il est trop proche de ses démons, sur La Vérité qu’il faut entendre les vérités blessantes, et sur Le lendemain de l’orage qu’il a été entouré des mauvaises personnes. Et comment ne pas réagir face à la triste poésie de Beau la folie ou face à la rage et l’incompréhension du rappeur dans Évidemment.
Bref, Lomepal a réussi à nous faire aimer sa puissante introspection grâce à sa poésie saisissante et son génie musical.
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