Une tentative audacieuse de moderniser le Gaulois.
Depuis près de vingt ans, entre parodies de grand spectacle ciné et errements BD délirants (Le ciel lui tombe sur la tête, ultime album uderzien où des aliens débarquaient au village), l’entrée d’Astérix dans la modernité fait figure d’équation impossible. Ne pas tenter le diable de la pop culture : c’est l’adage qu’ont observé ceux qui, sur cette période, sont parvenus à perpétuer la recette Astérix sans l’intoxiquer. Soient Conrad et Ferri, qui ont repris les albums suite à la retraite d’Uderzo, mais aussi Astier et Clichy qui avaient réussi, avec Le Domaine des Dieux, une nouvelle adaptation animée à la fois redynamisée et polie.
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Quatre ans après, Le Secret de la potion magique expérimente une recette radicalement audacieuse. L’histoire est cette fois originale (Panoramix fait le tour de la Gaule à la recherche d’un successeur), mais c’est surtout son traitement, qui satellise maladroitement les moustachus, flirtant carrément avec le shonen entre combats de géants et rivalités druidiques. Certaines nouveautés sont bienvenues (la présence d’enfants, éternels absents de la saga) et la CGI confirme sa supériorité sur les films live pour épouser gracieusement les rondeurs de la BD. Mais en s’entichant de futurisme, Alexandre Astier est clairement passé à côté d’une occasion de rêve, suggérée par l’actu 2018 : sublimer Astérix en un idéal du gaulois réfractaire.
Astérix – Le Secret de la potion magique d’Alexandre Astier et Louis Clichy
(Fr., 2018, 1 h 25)
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