Le thriller de Thierry Smolderen et Alexandre Clérisseaux joue des couleurs 80’s, de nos attentes et de notre mémoire collective.
Dans leurs deux précédents albums, Souvenirs de l’empire de l’atome et L’Eté diabolik, les auteurs avaient revisité, respectivement, les années 1950 et 1960. Ils s’attaquent, cette fois, aux 80’s avec le même état d’esprit ludique mais sans être otages de leur nostalgie. Plutôt que de se perdre dans des références, eux préfèrent les cacher dans le décor, derrière une intrigue pleine de fausses pistes.
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Mettant en scène des ados pratiquant le jeu de rôle dans une ville de province, Une année sans Cthulhu voit son rythme s’accélérer à coups de faits divers sanglants et de coups de théâtre amenés avec précision. Cet étonnant thriller, plus réaliste que la série Stranger Things mais louchant lui aussi sur le fantastique réalise des tours de passe-passe avec nos attentes et la mémoire collective.
La démarche de Thierry Smolderen et d’Alexandre Clérisse se révèle d’autant plus convaincante que le second se transforme une nouvelle fois en caméléon. Après avoir rendu hommage à David Hockney dans L’Eté diabolik, il assimile dans son graphisme coloré Tron ou les jeux vidéo de l’époque.
Une année sans Cthulhu (Dargaud), 176 p., 21 €
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